Jour 63 – 17 Mars
Le miracle n’a pas opéré! On s’est réveillé aussi déçu que quand on s’est couché. On décide cependant de reporter notre jugement final à plus tard et de profiter de notre dernière journée avec une auto pour visiter la Parc Manuel-Antonio qui est sept kilomètres plus loin que Quepos, soit à 40 kilomètres de la maison. Marie-Claude, qui en a royalement son voyage des naboteries infantiles sur le siège arrière, réorganise les choses et, oh surprise! Ça fonctionne. Le trajet est presqu’agréable.
C’est en arrivant que ça c’est gâté. Pour aller au parc, il faut continuer passé Quepos, dans une route qui monte en tournant (rien de neuf!). Puis, en s’approchant de Manuel Antonio qui est une pure construction touristique, on commence à dépasser des voitures garées sur les bords de la route. Puis, un gars en chemise quasi-officielle avec des choses brodées dessus nous arrête pour nous demander si on va au parc et nous dire que, le cas échéant, il faut se stationner ici. En sortant de l’auto, il en profite pour nous dire de se dépêcher parce que le dernier tour guidé du parc part dans cinq minutes mais qu’il peut nous garder une place. Interrogé sur le coût de la visite, il nous fait un prix d’amis à 50 U$. D’habitude c’est 25$ par personne, mais comme on est six et que les enfants sont petits, il nous le fait à 50 au lieu de 150 U$. Il y a des jours comme ça où la vie place des amis sur la route des voyageurs épais! Charles, incrédule, le remercie et lui explique que sans façon, merci! Mais c’est compliqué, parce que le gars insiste et ne veut pas comprendre qu’on ne veut
pas vraiment se presser et qu’on ne peut pas garantir le rythme de randonnée avec des enfants de l’âge et dans l’état des nôtres. Après cinq bonnes minutes d’argumentation entrecoupées de préparatifs, souliers, sacs, chapeaux, installer Romane dans l’écharpe, etc, un autre rigolo arrive, avec un dossard fluo celui-là, et nous demande 2000 colones (5 dollars) pour le stationnement (sur le bas côté de la route SVP!). Crisse, j’ai failli le swinger! Mais non, j’aurais eu tort, parce que celui-là, quand il a vu les enfants et notre set up a décrété qu’on avait le droit d’aller se garer plus proche de l’entrée du parc. Charles en avait tellement marre qu’il l’a presque envoyé promener. Mais comme le gars insistait et qu’il avait l’air plus gentil que l’autre et qu’il nous a redonné notre argent, on a fini par tous remonter dans la voiture pour continuer d’approcher. Une chance! Un bon trois kilomètres en pente comme
dans la face d’un singe plus loin, on s’est stationné quasiment dans le parc. Là, un autre comique avec plus ou moins la même chemise que le premier pas drôle nous a accosté pour nous vendre : une visite guidée. Re-non, re-argumentation, re-cirque, même sentiment d’écœurement, même autre gars qui arrive après pour collecter les 2000 colones pour le stationnement.
C’est à ce moment-là qu’on a compris. Le parc est national et donc géré par l’État, mais il n’offre pas de visites guidées. L’arnaque touristique réside dans l’offre des services de guide par différentes compagnies privées. Les droits d’accès au parc sont de 10 U$ par adulte et il faut retenir les services d’un guide si le cœur nous en dit. C’est précisément là que le bordel commence : Il existe une multitude de compagnies qui offre des visites guidées. Tous ces guides ont une chemise qui ressemble à s’y méprendre à celle des employés du parc, d’où la confusion et notre premier escroc sur la route, qui voulait tant nous faire un bon prix. Dans le parc on a même vu un guide montrer des animaux à un autre guide d’une autre compagnie et lui expliquer comment utiliser son propre télescope. On s’est interrogé sur la nature des ses rapports avec ses clients suite à une telle intervention d’un autre guide, mais on y a coupé court en se félicitant de ne pas avoir retenu les services de personne. Sur le sentier, alors qu’un amas de touristes regardait dans un arbre, on s’est arrêté et comme on avait l’air des
abrutis qui ne savent pas quoi regarder, un guide nous a montré dans son télescope une grenouille red-eye tapie sur une feuille de la même couleur qu’elle (vert sur vert dans un arbre vert). Du coup, on était certain que le guide nous chargerait 30 dollars U$. Ladite grenouille devait être à 25 pieds du sentier, dans un arbre, et devait mesurer 3,5 cm... Elle était tellement difficile à voir que la majorité des gens collait leur appareil photo sur le télescope du guide au lieu de se risquer à la chercher à travers les feuilles… C’est certain que sans l’aide d’un guide on ne l’aurait pas vu. Mais en discutant avec une québécoise (qui elle, avait payé le guide qui nous pointait la grenouille) ou les guides se tapent le parc pendant 4 heures avant l’ouverture pour localiser tous les sujets d’intérêt ou ils les déposent simplement là, en début de journée et repartent avec le soir. Il est tout à fait improbable de localiser un animal aussi petit, camouflé dans son habitat naturel.
Il est très rigolo de regarder les guides travailler et c’est probablement LE principal attrait du parc. Ils marchent d’un pas déterminé (avec leur troupeau derrière), s’arrêtent brusquement (le troupeau aussi), déposent leur télescope et en moins de deux et invitent leur troupeau à regarder l’animal lointain dans la lentille. Et là, le troupeau regarde la lentille, prend une photo, à travers la lentille, et, à voir la tête de certains, c’est clair qu’ils n’ont absolument rien vu !!!! Mais ils ont la photo! On souligne ici l’effort de Marie-Claude qui, elle, a photographié le minuscule batracien DANS l’arbre, sans télésocpe.
On a donc marché dans le parc qui n’avait pas grand-chose à offrir si ce n’est qu’une suite de très belles plages et la possibilité de voir des animaux. Côté animaux, on a vu des oiseaux (gratuit partout dans le ciel à travers le pays…), un singe capucin, des iguanes et des lézards, mais pas grand-chose d’autre et à tout événement, rien qu’on n’avait pas déjà vu dans notre cours à Cahuita… On a mangé sur une jolie plage avec plein de crabes et des iguanes qui se chauffaient au soleil (il devait faire 40 degrés, honnêtement). Le vent qui arrivait de la mer était chaud comme l’air qui sort d’un tuyau de sécheuse! On a refait une grande randonnée de retour et, en sortant du parc, on s’est payé un rafraîchissement local : une pipa. 500 colones pour une autre chose qu’on avait gratuitement dans notre cours sur la côte caraïbe!
On a refait des courses en rentrant, histoire de vraiment stocker et d’accroître notre sentiment d’éloignement de la vie organisée. Comme on était tous claqués et que les parents commençaient à sentir l’asphalte, on a décidé d’aller manger au resto. Après s’être rafraîchi à la maison, on est reparti (!!!) pour un restaurant pas trop loin et que la proprio recommande à ses locataires. On a bien mangé, mais notre état, le service en vitesse Ryan Walter et le montant de l’addition nous on laissé un peu pantois (8500 colones (18 CAD$) pour une assiette de riz aux crevettes!).
On s’est couché en se demandant ce qui nous arrivait et en cherchant Marcel Béliveau et ses caméras cachées parce qu’on commence vraiment à se demander pourquoi on a changé de maison… Quand même, on se dit qu’en rapportant la voiture demain, ça nous permettra de reprendre notre petite routine et qui sait, de mieux apprécier les douceurs de la vie pacifique. On ne peut que l’espérer parce que l’avenir n’est pas rose dans nos yeux bleuis de peine et de fatigue.
Allo la smala déplumée (vu les coupes de cheveux radicales)!
RépondreSupprimerLe récit des derniers jours arrache des larmes! Est-ce un suspense et les choses vont s'améliorer bientôt? Allez-vous un peu mieux?
Ça me désole tant de vous voir aussi malheureux! De jour en jour, j'attends une amélioration, qui ne vient pas ... Vous avez probablement songé à retourner à Cahuita, non?
Sans ironie, c'est une vraie p'tite misère : au bord du Pacifique, en vacances, au soleil ... et la grosse déprime! Cherchez l'erreur!
bises,
une des grands-mères (au coeur tendre)
la grand-mère visiteuse est aussi un peu inquiète de la smala! Mais vous connaissant un peu...je sais que vous allez rebondir! Je viens de passer une couple d'heures à lire vos péripéties qui m'ont fait rire et aussi rendue un peu nostalgique de ce si beau coin du monde qu'est Cahuita! Marie m'avait un peu résumé votre départ et la peine que vous avez eue de quitter votre paradis!J'ai bien hâte de vous lire à nouveau. Profitez bien de tous les beaux moments qui ne tarderont pas! J'ai eu bien du plaisir à vous connaître! Je vous souhaite du bon temps! À +! Martine
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