samedi 14 janvier 2012

Suivez les nouvelles aventures de la Smala. Elles se dérouleront au Honduras du 19 janvier au 12 avril 2012: lasmalaauhonduras.blogspot.com  
Vous pourrez également suivre notre grand Jules: julesauhonduras.blogspot.com

samedi 16 mai 2009

Le retour

Le retour

15 mai 2009. Voilà, la Biloutte a un an. Le 15 mai 2008 restera une date butoir mémorable. Ce jour naissait celle qui allait clôturer notre belle aventure familiale. Voici une partie du récit que Marie-Claude en fit : Il était 12 h 20 et je sentais que le grand remous tirait à sa fin. Le doudouk arménien de Lévon Minassian envoûtait la maison de sa musique lointaine. Tout était calme. Dans une position primitive que mon corps m’a inspirée, nous avons travaillé en trio exemplaire. Elle, poussé par des vagues intenses, moi qui l’accueillais de mes mains pleines de tendresse et mon amour qui m’aidait à donner la vie. C’est ainsi qu’elle est née, dans la douceur et le confort de notre baignoire familiale. Le plus beau de mes quatre accouchements. Le plus exaltant et le plus puissant moment qui m’a été donné de vivre. J’ai peine à croire que ça fait déjà un an que j’ai écrit ce texte et vécu cette fantastique expérience d’une naissance à la maison, en famille. Il nous est difficile de réaliser que c’est déjà la fin, que la boucle est bouclée, que ce beau voyage est chose du passé. Mon dernier congé de maternité est terminé et la vie reprend sont cours, peu importe ce qu’on en pense. Maintenant commence une nouvelle aventure : la conciliation travail-famille-bonheur conjuguée au quotidien. Le voyage de retour des filles s’est très bien passé. Au moment des au revoir à San Jose, Charles avait promis à Marine de lui sortir son vélo si elle faisait bien ça dans l’avion et je n’aurais jamais cru qu’un enfant pouvait tant vouloir son vélo! Nous avons perdu une valise à Toronto ce qui nous a forcé à remplir des papiers et nous a obligé à courir pour attraper notre vol pour Montréal. Mais la Gère-mène a fait ça comme une championne! J’étais très fière d’elle et serai éternellement reconnaissante à Charles pour sa fabuleuse idée d’autorégulation! Une fois à Montréal, elle a parlé sans arrêt au chauffeur de Taxi qui nous à ramené à la maison, il était minuit… Une fois rendu, j’ai mis la clé dans la porte avec un peu d’anxiété : je ne savais pas vraiment dans quel état serait la maison et quel en serait ma perception. Heureusement, la magie a opérée; toutes les heures et l’énergie que nous avons investies dans la rénovation de ce vieux duplex m’ont rappelées combien j’aime cette maison et notre quartier. En plus, notre ami Loulou avait fait des courses pour assurer notre survie du lendemain : lait, jus, yogourt, céréales et fruits nous attendaient. La maison était super propre et une Tremblay m’attendait dans le frigo! Marine courait dans toutes les pièces pour se rappeler les lieux. Elle était vraiment drôle, mais malgré tout, en moins de deux, les deux filles dormaient à poings fermés. Il était tard, mais j’en ai profité pour faire, moi aussi, le tour de la maison et constater à quel point j’y suis bien. J’ai même vu des tulipes dans la cours arrière. Wow! Ça va certainement nous aider à atterrir. Après quelques heures de sommeil nous avons sauté dans un taxi pour aller accueillir les gars à l’aéroport. Ce fut de belles retrouvailles parce que les enfants étaient tristes de se laisser à l’aéroport hier et conséquemment très heureux de se revoir. Leurs grands-mères étaient sur place, elles aussi très heureuses de revoir leurs petits-enfants!
Le voyage des gars s’est aussi bien déroulé, Colin a dormi plus de la moitié du temps ce qui a donné un bon répit aux gens assis devant lui! Jules a fait ça comme le Jules des grands jours et on a même impressionné les gens en y allant d’une partie d’échec! À six ans, ça en jette toujours… Nous avons dormi à Washington parce qu’on avait plus de huit heures à tuer entre 23h30 et 9h. Couchés à 12h30, on était tous un peu caillés à 5h30 quand le réveil nous a dérangés. Qu’importe, après un petit-déjeuner en vitesse, on s’est retapé la sécurité américaine et l’arrivée dans le désert de Dorval nous a paru un peu spécial. Une fois toute la famille réunie et bien de retour à la maison, Charles est allé faire des emplettes sur la très chique rue Laurier. On s’est régalé de charcuterie, de fromage, de pain au levain pomme et noix, de baguette. Un délice dont on avait souvent rêvé. On a dédié ce repas à nos amis français laissé derrière nous sur la côte caraïbe (nos deux paires d’amis français comme le racontait marine au chauffeur de taxi). Depuis, on a défait les valises, les boites, fait la rotation des vêtements des enfants (changement de saison oblige) revu nos voisins. Bref, on reprend notre vie et, à notre grande surprise, le tout se fait sans trop de heurts, pour l’instant. Comme on a bien profité de nos quatre mois, on est repus de soleil, de vacances et de pura vida et de toute façon, on serait bien mal placé pour se plaindre. En plus, la Tremblay est vraiment bonne! Voilà, la petite vie, rien de bien trippant à lire quoi! Merci de nous avoir suivis tout au long de cette merveilleuse aventure. Merci beaucoup pour vos très gentils et touchants commentaires. Ça nous fait chaud au cœur !
Hasta luego !

mercredi 13 mai 2009

Adios Cahuita, adios amigos

Jour 119 - 12 mai


L’arrachement : suite… et fin!

On ne se fera pas d’accroires : le réveil a été poche! Depuis quelques jours que ça traine et qu’on le sent bien venir mais ce matin c’est vrai, on s’en va! En plus, il pleut des cordes. Cette nuit on a eu droit au remake du tonnerre de l’enfer et de la crise des enfants qui s’en est suivi. Comme René vient nous chercher à 11h, on n’a pas vraiment pris le loisir de se recoucher et de paresser. On essaie de faire semblant et de vaquer à nos occupations normales, mais c’est clair que la vie est différente, le charme déjà rompu.

On a quand même bien fait ça pendant que les enfants se sont gavés de passe-partout, on a presque tout terminé. Vers dix heures, on est passé dans la piscine pour une dernière fois et ensuite Charles est allé reconduire les trois cocos au colibri rouge pour leur dernière séance de jeux (les filles avaient de l’école en après-midi seulement). En revenant, une fois seuls, au milieu des valises, on s’est bien rendu compte que c’en était fait. On a fondu en larme et on s’est adonné à une grosse séance de sanglots bien sentis avant de finaliser les derniers préparatifs. Charles a appelé René pour le retarder de quelques minutes question de récupérer nos enfants au colibri rouge et, le cœur gros comme une peine d’adolescent, nous avons traversé la route une dernière fois.

Salvateur comme toujours et avec un sens de l’à propos qui laissait voir sa fine connaissance de notre état d’esprit, Yvon nous a accueilli avec une belle Impérial bien froide. Nos amis ont été assez gentils pour nous faire la conversation et changer, temporairement, le mal de place. Le vaso-dilatateur léger terminé, on se sentait un peu plus d’attaque pour la finale. On s’est fait des beaux bisous, entre deux rivières de larmes, en osant espérer une prochaine fois. Puis on a regagné nos quartiers pour dire au revoir à Ruth et Roman, le jardiner. Là encore, ça a tiré dans la gorge, mais René a bien compris son rôle et a fait rapidement, ce qui fait qu’on s’est retrouvé passé Cahuita en moins de deux. C’était les quatre kilomètres les plus difficiles à franchir. Ceux qui nous arrachent à notre petit paradis, à cet oasis qui fut pour nous le moment dont toutes les familles ou les amoureux rêvent d’avoir pour prendre le temps. Le temps de vivre. Le temps de s’aimer.

Après plusieurs minutes d’accalmie, des gros sanglots se sont fait entendre dans la voiture : Jules a pleuré la perte de ses amies et son Costa Rica chéri. On a réalisé qu’il est maintenant assez grand pour comprendre et vivre la tristesse du départ. C’était assez crève cœur. Marie-Claude s’est assise avec lui, l’a serré très, très fort et ils ont déversé toutes les larmes encore disponibles.

La route entre Cahuita et Limon ne pouvait plus tolérer une seule goutte d’eau supplémentaire. Plusieurs endroits étaient inondés et, à certain moment, on a roulé avec de l’eau jusqu’au pare-choc! Un paysage désolant et triste à mourir. Rien pour aider… À Limon, on est allé ventiler le tout au Reina’s, le restaurant au bord de la mer où René nous avait déjà amené. Les enfants ont pu courir, s’énerver un peu avant de dire adios à la mer des caraïbes et de rembarquer pour la grande traversée. En chemin, René nous a amené prendre un café tico dans un resto de bord de route avec un feu sur lequel le café est tenu au chaud. Ce fut pittoresque et même si le café était sucré, la halte nous a divertis.

Nous avons aboutis à notre hôtel à Escazu après de longs détours dans les banlieues de San Jose et on a été agréablement surpris. L’endroit est coquet et sera parfait pour notre arrêt forcé dans la capitale. Fatigués et tannés de se déplacer, on s’est commander du poulet plutôt que de sortir. On n’avait plus la force, ni l’envie d’explorer. On a mangé froid une heure et demie plus tard! Qu’importe, on est bien conscient qu’on ne vit pas les moments les plus forts de notre séjour!

Bien voilà, demain matin on prend l’avion et demain soir les filles coucheront dans leur lit. Les garçons eux dormirons dans la capitale américaine avant de rentrer à Montréal jeudi.

C’est donc la fin des émissions et le moment de nos adieux de blogue, du moins nous le croyons. Nous avons eu beaucoup, définitivement plus qu’on pensait, de plaisir à tenir notre carnet de voyage et à le partager. Nos soirées ont été meublées d’heures d’attentes pour le upload des photos (en moyenne 15 minutes par photo) et par la rédaction de notre grande prose… Nous espérons avoir donné à ceux qui nous ont lu le goût de visiter le Costa Rica (surtout sa merveilleuse côte caraïbe), convaincu quelques familles de se faire violence et de voyager avec des enfants en bas âge, mais surtout, et c’est la raison première du tout nos efforts, de laisser à nos enfants, surtout aux plus jeunes, un souvenir tangible de ce merveilleux moment qu’il nous a été donné de partager avec eux. La chance d’être avec eux, 24 heures sur 24, et de les voir grandir, s’épanouir et s’adapter constamment (parfois mieux que nous) aura été une source intarissable de bonheur, de joie et de fierté. Juste pour continuer de les voir tout le temps, on ne voudrait pas retourner à la maison. Puissent-ils eux aussi, le moment venu, avoir la chance de partager une telle expérience avec leurs proches. La pura vida puisse-t’elle vivre en vous… pour toujours!

Maman et Papa

mardi 12 mai 2009

Les préparatifs du départ...

Jour 118 - 11 mai

On s’est fait réveiller à deux heures cette nuit par un coup de tonnerre épouvantable : assourdissant! C’était comme la fin du monde. Évidemment que les enfants se sont levés en hurlant si fort qu’on ne sait pas de quoi on a eu le plus peur! Après les avoir calmé, on s’est tous rendormi vite sauf Romane qui n’a pas bronchée; elle est en voie de croire que la pura vida est la seule façon de vivre! D’ailleurs, elle commence à être un peu moins farouche envers les autres individus qui peuplent la planète : René, Océanne et même Sandra peuvent la prendre dix secondes avant qu’elle hurle! Ça tombe bien parce qu’elle commence officiellement aujourd’hui la garderie. On espère que le groupe des soleils est content de le savoir et qu’ils se préparent à accueillir notre Biloutte pura vida mardi prochain! Pour une des rares fois depuis quatre mois (Charles prétend que c’est la première) tout le monde dormait à poings fermés ce matin à sept heure quand Theresa, notre femme de ménage d’un jour, est arrivée. Y’a de ces fatalités telles, que Murphy a du se retourner dans sa tombe… On s’est donc levés et avons, à contrecœur faut-il le préciser, entamer notre journée de ramassage et de paquetage. Au moins, à 11h30, la maison était propre et, par respect pour elle, on taira le montant du salaire de la merveilleuse Theresa. Mais comme parents on se questionne sérieusement sur les raisons qui nous ont motivées à faire le ménage pendant quatre mois… Au moment où tout commençait à devenir chargé d’émotions, juste avant le oumpf qui nous fait passer de ramassage à empaquetage, les voisins, salvateurs devant l’éternel, sont arrivés! On a donc pris un apéro parce qu’on était prêt à inventer un endroit dans le monde où il était 16h tellement on travaillait contre nos émotions. Quelques Imperial plus tard, on avait dissipé un peu du moton qui nous serrait la gorge et on a décidé de tout laisser là pour aller manger chez Boca chica. Les enfants se sont vraiment amusés dans la piscine (comme s’ils n’en avaient pas une à la maison!) et nous on a commencés, avec plus d’imperial, à débriefer notre voyage pour mieux comprendre. Théorie du jour con imperial : Ici, les gens sont heureux et apprécient ce qu’ils ont au lieu d’envier ce qu’ils n’ont pas. Comme si un régime de bananes suffisait à être fier de soi et de son pays. Une simplicité candide et contagieuse agrémentée ad nauseam du « pura vida! » de service. N’empêche que cette expression, aussi bénigne soit-elle, sert quand même de toile de fond à l’humeur générale. Pendant que chez-nous on se demande s’il va faire beau et si le canadien va faire les séries, ici on distille, à tort ou à raison, que la vie est simple et facile. Les locaux n’ont pas envie d’être ailleurs et les immigrants sont ici par choix; ce qui fait que tout le monde est content! La théorie s’arrête là parce qu’en revenant de dîner, on n’avait plus de bière! Charles est donc allé faire des adieux timides à Cahuita pour en acheter d’autre et compléter les courses pour le voyage qui commence demain matin à 11h00. Après la sieste, on s’est dirigés de l’autre côté de la route pour l’ultime apéro en sol caribéen. Les enfants ont eu droit à des cadeaux et nous, on a reçu la bouteille d’apéro au nancy, on va pouvoir se pacter en pensant aux voisins! Après nos adieux, tatas et bisous, on est revenu se faire des langostas à la maison et profiter de notre dernière soirée chez-nous. Ruth est venue prendre un verre et faire les comptes avant notre départ et on a apprécié notre dernière nuit de voyage, toujours sous l’orage torrentiel parsemé de grondements de tonnerre très puissants.

Les canaux de Tortuguero

Jour 117 – 10 mai


On s’est levé tôt (oui, oui, avant 7h) pour être prêt à partir pour Limon avec René à 8h. Le soleil est au rendez-vous et notre randonnée devrait être somptueuse. Le voyage vers Limon a été agrémenté par une séance de pot-de-vin à des policiers qui voulait arrondir leur week-end, et en arrivant au quai d’embarquement, la grisaille s’est mise de la partie.

Le Costa Rica, comme on sait, comporte un grand nombre de parc nationaux et d’aires protégées. Un de ces parcs, prisé et reconnu, est le parc de Totugero. Il est situé à l’extrémité nord de la côte atlantique et est constitué d’une série d’îles entrecoupées de canaux qui renferme une étonnante biodiversité. C’est comme les îles de Sorel sans la giblote mais avec des palmiers. Ce paradis est situé 90 kilomètres au nord de Puerto Limon et on y accède uniquement par bateaux à partir de cette ville. Plusieurs capitaines offrent leurs services pour visiter le parc ou seulement les canaux qui y mènent qui sont, quant à eux, une réserve protégée. Nous avons donc acheté nos cinq heures de bateau dans les canaux d’un guide que Sandra nous a recommandé.

Carlos, que nous avons, à tort, appelé Manuel pendant tout le trajet, s’est avéré un guide attentionné et compréhensif. Nos enfants n’étaient pas au meilleur de leur forme et cinq heures restreints dans un bateau n’ont pas amélioré notre santé familiale!

Qu’importe, on a pu admirer une multitude d’oiseaux, des singes qui jouaient aux casse-cou en se lançant en bas d’un arbre, des iguanes et des crocodiles énormes! La météo, sans être au beau fixe, n’était pas assez mauvaise pour nous empêcher d’apprécier un joli tour de bateau dans les canaux. Carlos nous a même pêché des petites crevettes et emmené dans un autre canal afin que Marie-Claude puisse voir un toucan. Ce n’était qu’un petit toucancillo, mais au moins, on en aura vu un !!On pourrait même affirmer que le soleil de plomb aurait été dur à supporter avec nos marsouins excités.

En débarquant du bateau, Carlos nous a reconduits au centre-ville de Limon pour qu’on prenne l’autobus pour rentrer chez nous. On en a profité pour faire des courses et se balader dans les rues désertes de la capitale régionale. On est débarqué de l’autobus en face du colibri rouge et, après les avoir demandés toute la journée, les enfants ont finalement pu revoir leurs amies chéries. On aurait du les y laisser et faire la croisière en amoureux, à part Yvon et Sandra, tout le monde s’en serait porter mieux!

On s’est fait un petit souper tranquille et on a apprécié notre avant-dernière soirée ici! Demain ce sera le début de la fin et sans doute une journée chargée, la première de notre retour à la vie normale.

Dernier samedi...

Jour 116 – 9 mai

Dernier samedi, dernier week-end! Il fait beau et on profite à plein d’un joli samedi matin sans soccer. Les trois filles du colibri rouge sont venues jouer avec nos cocos et le plaisir coulait à grands flots de rire partagés entre la piscine et les jeux de toutes sortes. Leurs parents nous ont rejoints aux alentour de midi et on est tous allé dîner au chic Coral Reef de cahuita. Attablés sur LA terrasse de Cahuita et surplombant le centre-ville, tous ensemble, on déménageait assez d’air! On a bien mangé pour pas cher et les anecdotes furent aussi nombreuse que triviales; un autre agréable repas partagé. Comme les enfants n’étaient pas encore rassasiés de leurs amies, on est retourné les voir après la sieste et, quel adon!, c’était l’heure de l’apéro. On a donc picolé doucement, sauf la sage Sandra, jusqu’au moment où on s’est rendu compte qu’il faudrait bien faire manger nos sept rejetons! Nos amis nous ont fait un super souper improvisé et, parce qu’il le fallait bien, on est rentré chez nous coucher nos enfants pour être en forme pour notre grande excursion de demain dans les canaux de Tortugero.

dimanche 10 mai 2009

Puerto Viejo chez Stef et Nico, Emma et Thomas !

Jour 115 – 8 mai

Nicolas et Stéphanie, nos nouveaux amis de Puerto viejo, nous ont invités chez-eux pour faire un pique nique sur la plage. On est donc parti, encore un fois à bord du rutilant Hyundai Starex de René, en direction sud. On est arrêté au El colono (réno-dépôt local) de Hone Creek pour s’acheter l’ultime souvenir du Costa Rica : une machette! On a bien ri, parce que la boîte de céréales la moins cher, ici, coûte 1800 colons mais une machette de 30 pouces de long en coûte 1700! L’étui en cuir pour ranger l’engin, quant à lui, coûte 5000 colons!!! Il y a de ces disparités qu’on s’explique difficilement. On a ensuite fait un petit arrêt à la ferme d’iguanes qu’on a visité il y deux jours pour racheter des maracas fait par des locaux (es chiens avaient mangé celles de Jules et Marine) puis on a filé rejoindre nos amis.

Ils habitent un peu en dehors de puerto viejo, dans un joli coin où la jungle est encore bien présente. On voit la mer tout proche et leur maison est, comme eux d’ailleurs, sympathique et accueillante. On est allé visiter leur voisine qui vit dans une maison-atelier, elle fait des lampes en terre-cuite, au milieu d’une multitude d’animaux de toute sorte. Canards, poules, oies, chiens, chats, tortues et alligators se côtoient gaiement dans un sympathique bordel. Colin a bien aimé les tortues et l’oie qui n’avait de cesse de « japper » à tue-tête.

On s’est ensuite fait un ravissant pique-nique sur la plage dans toute l’insouciance et la simplicité qui caractérise la vie ici. On a mangé, on s’est baigné et on a apprécié la pura vida sur la plage. Les enfants ont joués comme des enfants au bord de l’eau et, vers 16h, quand les puces de sable sont sorties, on a sonné la retraite des troupes. Une fois l’opération désablage, au boyau d’arrosage, des 6 enfants et des quatre parents terminée, on a pris un petit apéro avant d’aller prendre l’autobus pour rentrer chez-nous.

Ça faisait un bon dix minutes qu’on attendait l’autobus et qu’on peinait à contrôler les enfants qui ramassaient les déchets qui trainaient pour mieux les lécher quand, au détour de la route, est surgi l’autobus de Marvin, un chauffeur de taxi de Cahuita que nous connaissons. Il s’est arrêté et nous a offert de nous reconduire chez nous. On a fait un trajet rigolo en jasant avec lui et Colin, trop fatigué, n’a pas vu le premier kilomètre de route.

Ce fut un de nos soupers classiques du Costa Rica, pâtes aux fruits de mer crème-vin blanc, qu’on a avalé en vitesse avant de mettre les enfants au lit. Notre horaire des derniers jours ayant été ce qu’il a été, ils n’ont pas fait de sieste et leur humeur commence à prendre une teinte désagréable. En rajoutant la fébrilité du départ et les appréhensions familiales face à la reprise de notre vie montréalaise, on peut dire qu’on commence déjà à sentir que les choses changent. Quand même pas assez pour se priver d’imperial….


samedi 9 mai 2009

La ponte des tortues

Jour 114 – 7 mai


Enfin un petit matin tranquille. Après une série de journées bien remplies par nos « obligations touristiques », il fait bon apprécier une petite matinée paisible à la maison. En plus, la météo est incertaine donc on hésite nous aussi sur l’organisation de notre journée. Un peu avant midi, on eu droit à une belle éclaircie et on en a profité pour dîner en vitesse et quitter pour Cahuita avec notre fidèle René. On voulait aller au Ranario, l’équivalent pour les grenouilles de la volière de papillons, mais on s’est malheureusement butté à une porte bien close avec un joli bulldog de l’autre côté!

On a donc fait des courses pour ramener des petits souvenirs de notre Cahuita chérie et on s’est promené pour bien enregistrer le rythme caribéen dans nos systèmes, histoire d’essayer de le distribuer une fois chez nous! Une fois terminé, on est allé attendre René, chez lui, en se berçant sur le perron. Après une bonne demi-heure, son fils est venu nous dire que le bonhomme dormait… pura vida! C’est donc son charmant fiston au nom imprononçable, un autre, c’est monnaie courante ici, qui est venu nous reconduire chez-nous.

On s’est ensuite refait un petit apéro au colibri rouge parce que le maître distilleur Crasnier (Yvon) a sorti un super apéro fait il y a un an avec des fruits de nancy, un arbre qui pousse dans le fond de la cours et dont il ne savait quoi faire avec les fruits. Après 7 ou 8 pichets d’apéro, on est rentré en titubant pour essayer de faire un souper comme dans les familles normales! Une fois les enfants couchés, Charles a fait une sieste, question de se refaire un peu, et vers 22h30 il est allé rejoindre Yvon pour une excursion nocturne aux tortues dans le parc national. Nous sommes en pleine période de ponte et cette activité est sous haute surveillance par des équipes de bénévoles qui ont bien à cœur la survie de l’espèce. Donc pas de lampe de poche, pas d’appareil photo et surtout pas touche aux œufs de tortues!

La lune était quasiment pleine et la randonnée en vélo dans le parc fut un vrai délice. Loin d’être inquiétante, la jungle, la nuit, ressemble plus à un monstre endormi. On a laissé les vélos au bout du chemin, on s’est déchaussé et on a marché au moins deux heures sur la plage au clair de lune. On n’a malheureusement pas croisé de tortue, mais on a vu une trace fraîche qui venait vraisemblablement d’être faite. On est donc rentré vers 2h du matin en appréciant le clair de lune et toute la magie de la nuit tropicale.

vendredi 8 mai 2009

Le chocolat et les iguanes

Jour 113 – 6 mai

Toujours dans notre course effrénée aux excursions disponibles aux alentours, nous voulions aller visiter le Cacao Trail, un parc où l’on peut, à travers une visite dans les sentiers, démystifier la fabrication du chocolat, de la plante au produit fini. Nous y avions acheté du chocolat avant notre départ pour la côte pacifique, mais sans faire la randonnée. Après concertation auprès de notre René national, nous avons cependant opté pour la même visite, mais chez les indigènes Bribri. De toute façon, ce sont eux les spécialistes et on préférait encourager une communauté locale plutôt que les attractions tenues par des étrangers. Encourager le commerce local, c’est davantage conforme à nos valeurs!

René nous a donc conduit chez Petronilla, une vielle dame indigène de la tribu des Bribris qui respire le bonheur. Sa fille nous a expliqué toutes les applications du cacao. Frais, l’intérieur de la graine est rouge et peut servir de teinture, de maquillage ou de condiment pour la cuisine. Une fois rôti, écaillé, mis en pâte et re-chauffé, une huile est produite qui peut servir pour la cuisson ou comme baume pour les lèvres ou la peau. Si on ajoute de la pâte de canne à sucre on peut faire le chocolat tel que nous le connaissons. Divers essences sont utilisées pour parfumer le chocolat : vanille, gingembre, poivre noir, noix de coco, muscade, etc. Somme toute, les indigènes ne semblent pas vraiment affectionner le chocolat autant que nous, mais la plante trouve diverses applications médicinales et chamaniques

Elle nous a aussi parlé des coutumes ancestrales des Bribris. C’était fascinant. Le même rite de purifications est prodigué par le chaman à la naissance et à la mort. Au temps de sa grand-mère, les femmes se retiraient dans la jungle et construisaient une petite tente avec des feuilles de bananier pour donner naissance. Elles accouchaient seule et coupaient le cordon avec une pierre. Le chaman venait purifier la mère et le bébé après la naissance et les deux y restaient dix jours avant de revenir auprès des leurs. Ce récit nous rappelle comment donner la vie est un acte inné et naturel. Aujourd’hui la surmédicalisation des naissances a enlevé aux femmes la possibilité de croire en leurs capacités de donner la vie (i.e. the business of being born) mais bon, on y reviendra le jour du premier anniversaire de la biloutte! On a donc acheté du chocolat, du cacao, du baume à lèvre, de la pâte rouge pour cuisiner. Au moment de payer, on a offert à Petronilla d’échanger tout ça contre un de nos enfants et elle a choisi Colin! Comme le petit fanfaron ne voulait pas de sa nouvelle maman, Jules s’est offert : opportuniste, va manger du chocolat à tous les jours et tant que tu en veux!

Après avoir finalement payé nos emplettes et récupérer tous nos enfants, René nous a offert d’aller voir une ferme d’iguanes. C’était super sympathique : le projet est financé par le gouvernement du Canada (your people) pour repeupler l’espèce qui est en décroissance dû à la forte demande pour la viande. Ils font donc l’élevage des iguanes jusqu’à maturité et une fois adultes ils sont relâchés dans leur habitât naturel. C’est évidemment l’endroit idéal pour en voir de toutes les grandeurs et en très grande quantité!

Puis notre guide improvisé nous a amené chez son meilleur ami qui tient une pépinière de plantes indigènes. Les plantes, arbres, arbustes et bosquets, sont vendus pour financer la reforestation de zones endommagées. Un autre beau projet structurant, écolo, équitable et issu de la communauté locale. Laure Waridel aurait été aux petits oiseaux…

Notre tournée s’est terminé dans la piscine parce que la jungle, ça tient chaud! Nous sommes bien contents d’avoir fait ce trajet avec René, de façon informelle, parce que les tour-opérateurs à Cahuita demandent 50U$ par personne pour ces deux visites. En plus, nous aurions dû nous farcir d’autres touristes pas mal moins hot que nous! On a fini le tout avec un apéro au colibri rouge, histoire de faire passer tant d’émotions…






jeudi 7 mai 2009

Manzanillo, la ultima pura vida

Jour 112 – 5 mai

Un des moments forts de notre dernier séjour ici avait été notre découverte de Manzanillo. Il nous fallait bien retourner voir un peu si on était juste sur une balloune avant notre départ ou si vraiment la place était aussi parfaite que nous l’avions perçue. On s’est donc pointés à l’arrêt d’autobus à 11h30 pour prendre le bus qui mène au bout du monde. Après une grosse demi-heure d’attente, un autobus est enfin arrivé, mais seulement pour nous dire qu’il allait à Sixaola et que celui pour Manzanillo ne passait pas avant 16h30. On est donc allé appeler un taxi chez Boca Chica, en face de l’arrêt d’autobus. On avait décidé d’encourager Gérald, le pauvre dont la maison a brûlé et qui a massacré son auto dans un accident, mais à notre grande surprise, c’est René qui s’est présenté. On en a été quitte pour un certain malaise bien vite dissipé par la bonhommie du gaillard et la cordialité de nos rapports.
René a conduit un autobus d’écoliers entre Cahuita et Manzanillo, soir et matin, pendant douze ans. On a donc eu droit à toutes les explications qui s’imposaient sur tout ce qu’on croisait! On a aussi revu les mêmes maisons, aussi charmantes les une que les autres, qui se cachent derrière d’immenses haies d’hibiscus et où les portails en bois recouvert d’un petit toit de chaume laisse présager une tranquillité certaine. Une petite heure plus tard, notre ami nous a laissé là où la route s’arrête, là où la ultima pura vida commence. Affamés que nous étions, on a dîné au seul restaurant de la place, pour découvrir qu’un peu de compétition ferait surement le plus grand bien!
Puis, on s’est baigné dans une mer limpide et d’un tel calme qu’on se serait cru sur le bord d’un immense lac. La situation géographique de Manzanillo, au bout de tout après plusieurs kilomètres d’une route en trous avec un peu de gravier autour, fait en sorte qu’il n’y a pas de voitures qui y circulent; en trois heures on en a vu deux! On peut donc se baigner dans la mer, sur le bord de la route, au milieu de la ville et y être tranquilles pour apprécier toute la quiétude du bout du monde. Nous avions donc raison la première fois, il s’agit d’un endroit idyllique où on voudrait tout oublier pour savourer l’essence et la simplicité profonde de la vie.
On s’est arraché à notre rêve pour prendre le denier autobus pour la civilisation. Ça nous a permis de constater qu’il s’agit là du meilleur moyen pour circuler sur cette route sévèrement endommagée. L’autobus ne ralentit pas dans les chaos et le trajet se fait à la vitesse de l’éclair. De surcroît, le confort est beaucoup plus grand que dans une auto et les grandes fenêtres permettent de vraiment voir toute la beauté de la jungle. Comme il faisait entre chien et loup, les chaumières étaient éclairées par des lumières blafardes et évanescentes dans une brume naissante. Certaines demeures étaient parsemées de petites lampes en papier de soie et de lanternes colorées. Simplement ravissant et un brin magique! L’autobus nous a laissé devant chez nous et on s’est tous couché la tête pleine de ces paysages fabuleux qu’il nous faudra du temps avant de revoir…