mercredi 11 mars 2009

Un vrai de vrai serpent, chez nous, dans notre entrée...




Jour 55 – 9 Mars

Cette journée a commencé comme une autre toute semblable, il y a quelque semaine, en découvrant, dans nos vêtements et nos sacs, tout un tas de choses moisies et verte de gris (!). Comme il pleut abondamment, le taux d’humidité est proche de TQS; à 110%. On trouve, on pouche-pouche du détachant (quand les trucs naturels ne fonctionnent plus on fait appel au Vanish Poder O2 Max), on brosse, on part des brassées de lavage; bref on lave ce qui est moisi. Une fois que ça a été fait, on a regardé ailleurs et on a découvert d’autres vêtements affectés. On a reparti une autre brassé avec les rideaux et les housse de coussins, bref, ce fut le branle bas de combat côté lessive, la guerre au vert!

Une fois cette frénésie terminée, Luis, le Loulou de service et responsable des lieux en l’absence des propriétaires est venu nous rendre visite. Contrairement à l’individu affable et gentil qu’il est d’habitude, cette fois il a déchargé son surplus de testostérone sur Roman, le jardinier, qui aurait, semble-t’il, dû déployer davantage d’efforts à nettoyer les taches de vert qui pullulent sur le ciment autour de la piscine. Charles y a aussi goûté parce que le niveau de la piscine était trop haut pour el hombre. Les enfants n’ont jamais été si contents de pouvoir sortir de l’eau de la piscine. Climat-tropical-humide : là, on comprend tout!

Au moment où, même en cherchant, je ne trouvais plus assez de morceaux de tissus pour partir un nouvelle brassée (On vous en a déjà parlé, on n’est pas loin de la maladie mentale), j’entends Charles qui m’ordonne de descendre l’appareil photo. Au ton de sa voix, je savais que ce serait intéressant! Tout en me dépêchant à descendre, je lui ai demandé la raison de son excitation toute audible et j’ai failli débouler l’escalier quand il m’a répondu : « un serpent! ». Luis l’a remarqué en plein milieu de l’entrée en retournant à sa voiture. On était tous très fébriles : des vrais touristes à serpents. Il a fallu qu’on dise aux enfants de mettre leur gougounes parce qu’ils se précipitaient là nu-pieds. Déjà qu’ils étaient tous nus! Oui, on en convient, les bottes de pluie auraient été plus d’occasion, mais elles étaient en train de se faire laver de leur vert-de-gris. De toute façon, quand le serpent a vu les pitoulines de Jules et Colin il a eu très peur et… mais non, le pauvre ne bougeait pas ou seulement très très lentement. Il n’était pas très gros, mais quand même assez long et, paraît-il, très vénéneux, du moins à en juger par la tomate des deux autres ahuris. Sa technique de camouflage était très réussie parce qu’il nous était difficile de le remarquer sur les pierres qui jonchent l’entrée (ce qui n’est pas rassurant pour l’avenir, on le sait). On le trouvais presque beau dans sa robe grise mouchetée. Après consultation avec Roman, il s’agirait d’un Atropoides Nummifer ou Jumping Pitviper. Comme son nom l’indique, il est très agile pour se dresser sur lui-même et se catapulter dans vos mollets ou ailleurs… Comment on dit ça pré-arrangement en espagnol?

Comme il pleuvait beaucoup, j’avais beaucoup de difficulté à prendre des photos dignes de ce nom. Après nos sparages et nos émois, l’homme de pouvoir des lieux ordonna au jardiner, comme les méchants nazis dans les films : « kill it! » Roman l’a assommé tout doucement avec un gros bâton, vraiment rien de brutal. Nous savons maintenant que sa machette sert davantage à nous couper des pipas et nous éplucher des limon dulce qu’à tuer des serpents! Roman nous a quand même avoué que devant un Fer de lance ou un Bushmaster, la machette est son premier allié!

Je suis ravie de constater que voir deux serpents en une semaine a presque fait disparaitre ma phobie des serpents. Daniel avait raison, aussi dangereux puissent-ils être, ils se foutent pas mal de nous. Je pourrai donc me concentrer, à notre retour, sur ma phobie des verres de terre. Toutefois, le reste de la famille demeure dubitatif face à cette affirmation!

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