samedi 28 mars 2009

Le Pali de Parrita

Jour 72 – 26 Mars

Pas grand-chose de neuf sous le soleil. Entre les joies du boogie boarding (surf couché) à se faire transbahuter dans les vagues et les mille et un jeux que les enfants s’inventent dans la piscine, on lit des histoires, on joue aux échecs, au Rummy avec Jules et au train mexicain (dominos) avec Jules et Marine. Colin bisoune ferme de son côté en se prenant pour un bombero et la biloutte teste constamment notre attention pour essayer de grimper dans l’escalier. En fin d’avant-midi, pendant que Marie-Claude et les plus vieux étaient affairés à perdre une casquette dans les vagues, Sergio et sa femme Maria sont passés nous offrir d’aller faire des courses à Parrita. Ça tombait pile parce qu’on avait plus de lait frais depuis quelques jours déjà et que notre réserve de fruits et de légume fondait plus vite que n’arrivaient les repas. Charles est donc allé avec eux faire une épicerie digne des familles normales! Nos charmants samaritains m’ont laissé au Pali, filiale de Wal-Mart, à l’entrée de Parrita en me disant qu’ils repasseraient me prendre une fois leurs courses terminées. J’étais en train de faire une épicerie d’enfer dans un temps record, pour ne pas les faire attendre, quand je suis tombé sur les items gin et tonique de notre liste. Après avoir constaté l’absence de ces produits dans l’établissement où je me trouvais, j’ai d’abord pensé laisser tomber et ai donc continué ma tâche de soutient de famille, consciencieusement. Trois minutes plus tard, au bout de la dernière rangée et avant de prendre les denrées périssables (lait, yogourt, viande et poisson), j’ai été pris de remords et envahis par la douce sensation du gin tonique en apéro. Il ne m’en fallut pas plus pour accrocher un commis et m’assurer auprès de lui que mon panier pouvait rester dans le back-store sans craintes qu’il ne disparaisse. J’ai alors pris mes jambes à mon cou et traverser la ville (800 mètres) en courant pour me rendre au liquor store. Ça a l’aire de rien, mais 800 mètres en courant au gros soleil de midi par 35 degrés, c’est toute une épreuve. Arrivé à destination, j’ai aperçu Sergio et Maria qui magasinait tranquillement non loin de là. N’empêche, j’ai attrapé en vitesse le premier 26 onces de Tanqueray qui trainait et quatre cannettes de tonique pour lui tenir compagnie. Histoire de passer le temps, j’ai agrémenté le tout de quelques paquets de cigarettes (à 600 colones chacun!) et voilà, nos fins de journées étaient assurées. OUF! Puis, j’ai retraversé la ville au pas de course en tenant mon précieux butin pour aller terminer ma besogne parentale. 12 litres de lait et quelques repas de viande et de poisson frais plus tard, je me dirigeai vers la caisse avec la fierté du devoir accompli. Le voyage du retour fut sans intérêt outre celui que portait Maria à notre confort dans la maison louée. Je l’ai épargné de nos états d’âme et ai bien entendu tous ses judicieux conseils. À la maison pendant la sieste des enfants, nous avons profité de la vue, du soleil et de notre aptitude naturelle à la pura vida pour lire tranquillement. Charles a finalement réussi par finir A catcher in the rye de J.D. Salinger, ce qui ne sera pas sans aidé à la reprise de la félicité familiale. En effet, comment être si heureux en lisant un roman aussi déprimant : Il y fait froid, c’est Noël, le pauvre gars file un mauvais coton, etc. C’est à se demander si la version originale ne venait pas avec un couteau pour s’ouvrir les veines! Mais tout ça est du passé et je compte bien m’offrir quelques pages savoureuses de Falardeau (les bœufs sont lents mais la terre est patiente) pour me remettre complètement de bonne humeur.
Au souper, Biloutte nous a fait tout un spectacle. Depuis que madame a percé sa première dent, elle insiste pour manger seule. Mais elle insiste vraiment! La corvineta, notre coup de cœur côté poisson, le brocoli et le melon d’eau ont fini par faire un joyeux mélange dans sa figure, sur son corps et sur sa chaise. Elle était tellement beurrée qu’on a du sortir la chaise, avec elle dedans, pour passer l’ensemble sous la douche dehors! Ça avait un petit quelque chose de la scène des bougons dans laquelle ils attachent pépère dans la boîte du pick-up pour le laver au car wash… Notre super biloutte, tout comme nous, a bien rigolé et s’est couché toute propre, comme sa chaise! Puis une fois les plus petits couchés, Jules a réécris à son enseignante et à ses camarades de classe qui avaient été assez gentil pour lui envoyer un joli message avec plein de questions. C’était vraiment gentil de la part d’Adèle, son enseignante, de prendre le temps de faire cette activité. Quand notre patate a su qu’il manquerait la classe verte de cette année, il s’est contenté de dire que SA classe verte à lui durait depuis déjà deux mois… Qui a dit que les enfants n’étaient pas reconnaissants!

1 commentaire:

  1. Allo!

    Un autre livre à éviter autant que le Salinger que tu viens de finir est «La route» de McCarthy, dont Foglia a tellement vanté les mérites que je me suis fait prendre.

    C'est l'histoire (un bien grand mot) d'un homme et son fils de 10/12 ans qui traversent un pays désert, ravagé par la fin du monde, en poussant un panier d'épicerie qui contient tous leurs biens, en luttant contre la faim, le froid et quelques bandits qu'ils croisent sur leur route, qui n'en est pas une. Celui-là aussi vient avec un canif pour t'ouvrir les veines ...

    Par principe (il en faut dans la vie!), j'ai toffé jusqu'au bout en espérant qu'il y aurait quelque chose à trouver, à comprendre, bref une sorte de récompense pour ces 300 pages qui s'étirent dans l'absurdité et se ressemblent toutes.

    À présent, je passe le mot!
    bon dimanche et bisous doux à tout le monde,
    armande

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