Ah, les capucins !

Jour 16 – 29 janvier

La soirée et la nuit pluvieuse d’hier ne laissaient pas présager de la beauté et du soleil qui nous attendait en cette merveilleuse journée au Costa Rica. Après un petit matin tranquille, nous avons fait l’erreur de demander aux enfants ce qu’ils voulaient faire. La réponse fut unanime, même Colin en rajoutait : la plage! On a donc paqueté nos petits et sommes partis de bon matin pour la plage à notre extrémité du parc. Après quelques minutes de marche ponctuées par la visite à la gardienne du parc qui nous a assimilé aux locaux (que du feu!), Romane était solidement agrippée aux bras de Morphée, alors nous sommes allés à cinq jouer dans les vagues. La mer était plus grosse que les autres fois où nous y sommes allés et on s’est conséquemment bien fait bardasser. Romane a dormi presque deux heures, ce qui fait qu’on est resté dans l’eau tout ce temps, soit environ de 11 heures à 1 heure.

En revenant, Marie-Claude était aux anges au milieu de la forêt tropicale par une température oscillant autour de trente degrés et un taux d’humidité frôlant les 100% ! Elle s’est laissé émouvoir par une ribambelle de singes qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Il y avait un couple de capucins qui s’adonnait à la pura vida à fond la caisse. D’ailleurs, connaissent-ils autre chose ? Au lieu de se demander s’ils avaient le temps d’aller se chercher une sortie de sécheuse chez Réno-Dépôt avant que la garderie ferme, ils se prélassaient, tout simplement, comme des amoureux du premier jour. Elle lui grattant la bedaine (ou l’inverse, je n’ai pas poussé le voyeurisme jusqu’à ce point…) et le toilettait avec une minutie incroyable. Ils avaient l’air tellement bien. WOW. Ça y est, j’ai trouvé ce que je voudrais faire que je serai grande : être un singe capucin! À la sortie du parc, on s’est évidemment arrêté au Boca Chica, notre pause post plage, pour prendre une douche, une bière, se baigner et en profiter pour manger ce qui nous manque ces jours-ci : du poisson et des fruits de mer. C’est assez incroyable de vivre sur le bord de la mer et de ne jamais trouver de pescado à l’épicerie. Puis, petit retour à la maison pour prendre une vraie douche et se rafraîchir dans la piscine avant la sieste. C’est alors qu’on a constaté que le soleil dans la mer, à midi, ça tappe assez fort pour nos petites peaux nordiques, pâles et fragiles.

Daniel et Dominique, que nous avions rencontré chez nos voisins français, sont venus nous dire bonjour. On a pris l’apéro, jasé, ri et ils sont restés à souper avec nous. Ça nous a fait du bien de sortir un peu de notre routine et de voir du monde. Daniel nous a montré comment faire des patacones avec du plantain vert. C’est un peu comme des frites (Alléééyy on est pelge ou l’est pas) mais en forme de petites galettes écrasées. C’est délicieux et les enfants en ont raffolé. Il nous a aussi éclairci les mystères de la jungle. Ils habitent, comme nous, aux abords de la jungle, mais dans un cadre un peu plus rudimentaire et dans un esprit un peu plus, disons, « symbiotique » avec tout ce que la jungle a à offrir. Ayant déjà élevé des serpents au Québec, ces derniers n’ont plus beaucoup de secret pour lui. Il a d’ailleurs tué un Fer de lance (le plus dangereux des serpents qu’on retrouve au Costa Rica) sur son comptoir de cuisine la semaine dernière et Dominique avait un scorpion sur l’épaule en faisant la vaisselle, l’autre jour. C’est sans parler de la tarentule qui partage leur armoire et des fourmis bullet qu’ils côtoient fréquemment. Ravissant ! On y va quand ? Tout de même, ce fût très instructif, ne serait-ce que pour comprendre que toutes ces bestioles aussi peu attirantes soient-elles, n’ont rien à cirer des bi-pèdes qu’ils rencontrent. Il suffit de savoir cohabiter et de ne pas trop se marcher sur les pieds, littéralement!

Avant d’aller se coucher, on s’est regardé dans le miroir pour se rendre compte que nous avions l’air d’Elvis et Linda Gratton à Santa-Banana. On cherchait le pebto-bismol et le petit général gueulard. Pourtant, on ne s’était pas crémé avec de la pasta-dental…. On s’est donc mis au lit tôt non sans avoir bu des litres et des litres d’eau. Pas trop de bière, merci, on va se soigner autrement! La journée de demain promet!