Les mandarines

Jour 25 – 7 février
Il pleut, il pleut bergère… Eh oui, toujours la même chanson ! C’est pas qu’on est à court d’activités ou que la maison est trop petite, c’est plutôt qu’on trouve que le ciel a ben d’la peine. Lui aussi il a la « plotte à terre»... Aujourd’hui Claude Lafortune, alias la mutante Old Dutch s’est transformé en Philippe de Dieuleveult (oui, oui Dieuleveult !). Vous vous souvenez celui qui cherchait des trésors en hélicoptère dans l’émission La Chasse aux trésors dans les années 80. Il était assisté de gens en studio pour déchiffrer ses énigmes et le guider dans ses recherches ? Non ? Aaalllllez, les années 80, c’est pas seulement Martine St-Clair et Platinum Blond. Toujours est-il que les enfants ont bien apprécié la Chasse aux trésors en 12 étapes concoctée avec des dessins pas toujours évidents (le dessin, c’est pas notre force !!!). À preuve, à l’indice où un lit était dessiné, Jules a tout de suite conclu que c’était la plage. Bien oui, vas-y mon grand. La plage est à 1,5 km et il pleut des cordes… Bref ça a occupé une bonne demi-heure de notre journée ! (plus la demi-heure de préparation!).
Ça fait déjà plusieurs jours que je vois les mandarines murir dans l’arbre qui me sert de paysage quand je transfert des photos à l’ordinateur. Comme les dernières que nous avions mangées n’étaient pas très juteuses parce que trop avancées en âge, je me promettais de les cueillir à point cette fois-ci. C’est donc après la sieste des enfants que le temps était venu (elles sont mûres avant de commercer à colorer, donc totalement vertes). Je suis allée chercher un ciseau de jardinage à long manche dans la bodega. En regardant la longueur de la machette, je me suis dit que ce serait peut-être mieux. Je l’ai donc apportée elle aussi. Pour vous dire mesdames le feeling d’avoir une machette dans les mains… wow ! Puissance mille ! Une vrai Michelle Yeoh dans Crouching Tiger, Hidden Dragon. J’avais presque le goût de rencontrer un fer de lance ! Je la maniais avec respect. Dieu sait ce qu’elle a coupé cette machette là. Ben oui, peut-être juste des fruits, mais laissez-moi rêver un peu. Moi qui n’ai jamais fait de Taï Chï, je trouvais qu’avec une machette dans les mains les mouvements me venaient naturellement ! Après ce bref intermède et la collation (les dites mandarines), mon homme m’apporta un gigantesque et magnifique bouquet d’héliconia. Quel romantisme… (faut bien ramasser les dégâts engendrés par la pluie et le vent). En fait, rendu là je ne crois pas que le mot bouquet s’applique. Encore moins le mot « gerbe » (et vous ne trouvez-pas que ça l’air d’une maladie «gerbe»?). Je serais curieuse de voir combien ils vendent ça sur le «très chic plateau» un demi plan d’héliconia. Combien de livre de fois gras on peut s’acheter pour un demi plan d’héliconia ?!!! Bon, il nous reste 3 Impérials à finir pour pouvoir aller changer les deux caisses à Cahuita demain. Mouille, mouille pas on y va. Faut sortir !