vendredi 20 février 2009

Notre premier serpent

Jour 36 – 18 février

Par un splendide matin, le maître piscinier, aussi assidu que méticuleux (there’s a fine line between hobby and mental illness…), s’en alla gosser ses machines dans le cabanon quand, en mettant sa main sous la pompe pour l’arrêter, il dérangea un joli petit serpent noir, chez nous on dirait une couleuvre, qui devait mener la pura vida au frais. Une fois passé l’étonnement mutuel des deux protagonistes, le serpent s’est arrêté, dressé sur lui-même en tirant sa langue comme la biloutte et, sous les bons conseils du maître piscinier, a sacré son camp dans les broussailles voisines. Incident clos. Les bonnes paroles et le cours de Jungle 101 de notre ami Daniel prenaient là tout leur sens : « Les animaux veulent sauver leur peau autant que nous, la nôtre. Essayons de ne pas trop nous déranger. » Et ça a marché. Merci et vive la nature! Depuis que le beau temps est revenu et que nous avons lavé tout ce qui avait moisi, la petite laveuse LG en a pris pour son rhume. On a donc fait appel au service du réparateur d’électroménagers du village, le vieux Mac, un homme sans pareil dont les sillons qui sculptent son visage nous confirment qu’il a du réparer davantage de planche-à-laver que de lave-linge électrique. Toujours est-il qu’il n’avait pas en stock la pièce défectueuse. Nous sommes donc partie en famille pour aller quérir ladite pièce à Limon. Notre taxi préféré, René-puravida-yayaya-always-smiling nous a non seulement conduit, mais guider dans les dédales de cette ville portuaire en plus de nous faire découvrir un super resto au bord de la mer, le Reina’s. Comme il a quatre enfants, et qu’il commence à connaître les nôtres, il a rapidement compris que ça prenait un minimum d'activité en attendant le repas, question que tous les sachets de sucre ne soient pas éventrés avant que la première cerveza, bien frio, ait atterrie sur la table. On voit où sont les priorités parentales… Ledit resto, aux airs colonial chic, est situé directement sur la plage! D’une jolie terrasse surélevée équipée d’un magnifique mobilier en bois verni, on voit la mer et des escaliers permettent d’y accéder. L’endroit idéal pour une famille. Fallait juste savoir que c’était là, à côté du port. Complètement en dehors du circuit de ville. On a vraiment bien mangé et apprécié la pura vida, une fois de plus. Les enfants ont brièvement consenti à s’asseoir quelques minutes pour goûter et sont repartis jouer sur la plage. Merci René!
On en a profité pour faire des courses. En plus de la pièce de laveuse, on s’est acheté des revues, pour passer le
temps, un paquet de peccadilles au Maxi Bodega (un genre de Loblaw’s local que Ruth nous avait fait découvrir) et plein de bouffe, tant qu’à être en auto, aussi bien en profiter. Nous tenons à souligner ici les différences d’habitude de consommation entre l’Amérique latine et l’Amérique amaricaine. Aucun produit, sauf le riz, ne vient en grand format. On a en déjà parlé, mais ça nous étonne encore ! Le paquet standard de papier de toilette est composé de quatre rouleaux. Quand René a vu Marie-Claude avec deux paquets de huit rouleaux, il n’en revenait tout simplement pas. Puis quand il a vu les quatre paquets d’avoine (gruau), les enfants en prennent un demi par matin, le même René pensait que nous tenions une écurie en cachette. On se refuse à imaginer ce qu’il pense de nos deux caisses de 24 Imperial. Le lait est vendu en litre : ça nous arrive d’en ouvrir deux par repas! Les sauces pour les pâtes viennent en format 18ml : à part que pour y goûter, ça sert à quoi 18ml de sauce à spaghatte? Les condoms viennent en paquet de trois. Ce qui pourrait nous laisser croire qu’ils font beaucoup d’enfants ou n’ont que faire des préservatifs. En l’occurrence ils devraient y avoir des formats familiaux… Ben non! Les couches se vendent par 16… À cinq par jour, on fait pas la semaine sur un paquet! Et nos yeux n'ont pas aperçu de bébé en couche de coton à part la biloutte. Mais qu’est-ce qu’ils font? Bon, même si on a l’air de stocker en vu du prochain déluge, on a réussi à se procurer tout ce dont on avait besoin. Let it rain, or shine!

1 commentaire:

  1. Les petits formats, vont avec la culture, les gens font pas vraiment des provisions, mais préfèrent sortir un peu tous les jours!c'est toujours l'été, ils n'ont pas à s'encabaner! et comme beaucoup de personnes n'ont pas beaucoup d'argent ils n'ont pas assez de liquidité pour absorber le coût des articles vendus en grande quantité. et les condoms...désolé de vous l'apprendre, mais énormement de gens n'en utilise tout simplement pas, pas d'argent pour manger, pas d'argent pour se protéger!!!! les 3 comdoms ça sert juste pour les jours ou il y a risque!!! sinon c'est la bonne vieille méthode du calendrier!!!!! le comdom est un produit de luxe! malheureusement pour les pauvres! même si le costa rica est très développé économiquement en comparaison avec ses voisins, ça prend du temps changer des mauvaises habitudes!

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