lundi 2 février 2009

Jour 1 du camps d'entrainement !

Jour 18 – 31 janvier

Comme on ne fait pas grand chose de nos journées de semaine, on s’est bouqués un beau samedi. Le moment est maintenant arrivé de vous révéler la vraie raison de notre voyage à Cahuita. Le Talamanca, la région où nous sommes, trouvait qu’elle n’avait pas assez de visibilité touristique. Ainsi, les élus municipaux ont pensés que la publicité qu’entraînerait une équipe de soccer élite chez les moins de 8 ans au niveau international les aiderait grandement. C’est pourquoi ils ont recruté le nouveau Pelé du Plateau, Julot patate aux pieds bénis, d’où l’expression « bend it like patate », étoile absolu du soccer nord-américain. Aujourd’hui s’ouvrait donc le camp d’entrainement du Cahuita international F.C. U-8. C’est sous un soleil de plomb et non sans quelques minutes de retard bien centraméricaines (pura vida) que notre merveille a donc donné ses premiers coups de jarrets sur le terrain vaseux du village! Sans farces, commençait aujourd’hui une activité hebdomadaire de soccer pour les enfants. Jules y a participé et a beaucoup aimé. Contrairement à ce qui ce fait chez-nous (des matchs ad-nauseam sans explications ni pratiques), les enfants ont fait des ateliers pendant deux heures sous l’œil attentionné et attentif d’un monsieur très gentil (sorte de Monsieur Myagi du football local) qui encourage sans cesse. Le monsieur en question distribuait des spikes usagés aux enfants qui n’en avaient pas et tous les petits ont eu des chandails de ball-boys du Thunder du Minnesota. C’était vraiment très beau de voir que même dans une pauvreté bien installée, on pouvait prendre le temps d’encadrer les enfants dans la pratique du sport national en les encourageants à développer des aptitudes et non pas juste à jouer bêtement. Si seulement les Luc et les Jean-Guy en SUV de banlieue « arraches-y la tête tabarnak! » pouvaient comprendre ça! Dans un tout autre ordre d’idée, avis aux papas lubriques qui nous lisent : Il n’y a pas de soccer moms ici! C’est tout, fin de la discussion. Pendant ce temps, Marie-Claude, reine de toutes les soccer moms du monde, était allé nous réserver une table chez Miss Edith, LE restaurant caribéen typique de Cahuita. Il faudrait plutôt dire commander, parce que même en commandant à 10 heures pour dîner à midi et demi, il nous a fallu attendre une bonne grosse demi-heure bien remplie une fois sur place. Pas que ce soit un crime, mais les enfants étaient un peu sur le 220, mettant à rude épreuve notre patience. Comme tout vient à point à qui sait attendre, nous nous sommes régalés de plats de poisson mijotés aux saveurs riches et inatteignables pour les cuisiniers que nous sommes. C’était vraiment exceptionnellement bon et, en plus, on essayé l’autre bière du Costa Rica, la Pilsen (avouez que c’est original comme nom de bière!). L’idée de répéter le manège samedi prochain, jour 2 du camp d’entrainement, nous enchante déjà. Puis on s’est reballadés dans Cahuita pour manger une crème glacée et acheter des Patis et des Plantindas, sorte d’empanadas locaux. Comme Marvin est à l’Église advantiste du septième jour toute la journée le samedi (tenez-vous le pour dit!), nous avons appelé un autre taxi, Herson. Euh, boite vocale. Désarroi total. Pour deux raisons : d’abord, téléphoner d’un téléphone publique au Costa Rica est presqu’aussi simple que d’obtenir le formulaire A-38 de la maison des fous d’Astérix aux jeux olympiques ou de se battre contre Émilie, la déesse de Bell Canada. Mais aussi parce que le beau Herson, eh oui, un autre joli chauffeur de taxi, avait notre caisse de bière vide dans le coffre de sa voiture pour l’échanger à l’épicerie. Après avoir maitrisé notre violente angoisse de séparation avec ladite caisse de bière vide et contrôlé nos appréhensions envers la possibilité de peut-être devoir affronter le téléphone public de nouveau, notre sauveur est arrivé avec en prime de l’huile toute propre dans le moteur de son Kia diésel. Ouf! Nous aurons de la Imperial froide et en quantité suffisante pour le Super Bowl demain. On n’arrête pas le progrès. Nous avons terminé la journée avec un conseil de famille pour établir de nouvelles consignes. (on dit nouvelles parce que les enfants ont l’air de les avoir oubliées…). C’est bien beau la pura vida avec 4 mômes au Costa Rica, mais il y a des jours où la naboterie atteint son paroxysme. Ouf ! Au moment d’écrire ces lignes on entend, pour la première fois, de nouveaux cris de singes dans l’arbre à côté de la maison. C’est fascinant. Il fait noir et il pleut. On dirait qu’ils vont atterrir sur le balcon. Mais qu’est ce qu’ils disent ? Chuck, va me chercher une Impérial ? Non sûrement pas. Peut-être qu’ils font un conseil de famille eux-aussi!

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