mardi 17 février 2009

Les moisiversaires !

Jour 33 – 15 février
Voilà, ça fait un mois que nous sommes installés. Nous avons atteint notre vitesse de croisière : pura vida. On pourrait même dire lenteur, si on n’avait par quatre enfants! Chaque matin, en ouvrant les volets en bois qui nous servent de rideaux et de fenêtres, je réalise la chance que nous avons. J’ai souvent envie de les refermer puis de les ouvrir à nouveau, juste pour le plaisir, pour le ahhh!, juste pour revoir une deuxième fois ce beau matin, juste pour m'imprégner de cette chaleur, de cette humidité, de ces couleurs magnifiques et de ces odeurs de la Jungle. Il est vrai qu’ouvrir des volets en bois a un petit quelque chose d’exotique. Pas de moustiquaire, pas de vitre, juste des planches à peine ajourées. Wow! Comme un paysage de Gauguin à Tahiti.
Aujourd’hui la Biloutte a eu 9 mois. Autant que ça gestation. Elle est grande. Elle a même fêté son moisiversaire (comme dirait Marie) avec des crevettes géantes. Oui, on le sait, Louise Lambert-Lagacé dit que ça devrait venir plus tard, mais on s’est dit que si elle n’était pas allergique aux geckos, elle ne le serait sûrement pas aux crevettes… On s’est essayé de faire cuire lesdites crevettes au barbecue. Il faut vous expliquer que ce n’est en fait qu’un feu de bois. Il est donc très difficile, voir même impossible, de créer assez de braises pour être capable de cuire efficacement. Les charmants proprios ont une pile de bois mou pour le feu, mais c’est un peu comme du peuplier, ça chauffe pas que le diable! En plus, avec l’humidité ambiante, le bois n’est jamais vraiment sec ce qui rend sa combustion encore plus difficile. La plupart des autres essences de bois qu’on retrouve ici sont beaucoup plus dures que nos essences autochtones. L’érable ferait figure de céleri mou à côté des ébènes et autres bois à la fibre de roc. La récolte et l’utilisation de plusieurs de ces essences fait d’ailleurs l’objet d’une réglementation serrée. Le bois coupé illégalement est saisi et remisé devant le poste de police. Il y en a deux piles, des planches magnifiques, devant le poste de police de Cahuita. Une de ces piles est déjà verdie de végétation et l’autre s’apprête à subir le même sort, probablement. Quelle perte! À cause de l’humidité, le peu de bois utilisé dans la construction des maisons est nécessairement verni et protégé sans quoi il pourrirait quasiment instantanément. La plupart des constructions, riches ou pauvres, sont de toute façon en béton. Même les poteaux de téléphone (ou d’électricité) et les piquets de clôture sont en béton. Nous n’avons pas encore compris comment ils faisaient pour planter des piquets de béton et je me refuse à penser qu’ils les coulent en place dans du coffrage. À tout événement : Jonathan, c’est le royaume du béton ici. Lâche tes folichonneries de comptoir en matériau brute et vient donc couler des poteaux à la place. Autre constat aussi amusant que brillant, sur chaque fil de fer qui retient les poteaux de services, on retrouve des cônes en métal avec le grand côté dentelé vers le bas pour éviter que les animaux ne grimpent au fils. Ça donne des allures de guerre et de camps de concentration qui contraste bizarrement avec la Jungle au milieu du parc national! Une chance pour nous : les singes ne semble pas se formaliser de ce look bizarre!

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