Jour 41 – 23 février
Comme l’humain est un être d’habitudes et de routine, nous nous sommes laissé guider par celle de nos lundis caribéens : Marie-Claude a passé l’aspirateur dans la maison, Charles dans la piscine, les enfants se sont baignés et on a attendu le camion de verdura. Une routine pura vida qui contraste royalement avec la pronto vida (!) de Montréal: déjeuner en vitesse, déneiger l’auto, habiller les enfants, garderie, boulot…
Mais après ça, on a eu de la visite. La famille québécoise rencontrée à Cahuita sont venus partager un repas frugal avec nous et profiter dudit camion de verdura, parce que, comme nous, ils constatent que c’est plutôt difficile de trouver des légumes diversifiés dans les petites épiceries de Cahuita. On a jasé, partagé nos expériences de parents et jouer avec les enfants. Nous étions donc 5 adultes, parce qu’ils voyagent avec une grand-mère, et 7 enfants de : 5 mois et demi (les jumeaux), 9 mois, deux de 2 ans et demi, 4 ans et demi et 6 ans! C’est difficile à croire, il faut en convenir, mais nous avons quand même mangé, les 5 adultes ensemble, sans enfants, pendant un bon trente minutes. Et non, les enfants n’étaient pas ligotés au fond de la piscine!
Comme nos amis nous ont quittés pour procéder à la sieste des leurs, nous avons fait de même avec les nôtres. Au réveil, Marie-Claude et les enfants ont trouvé un oiseau mort sur la galerie, à côté de la porte-patio. Vous devinez bien que la zoologiste de service en a profité pour faire, pour le bénéfice des enfants, un atelier d’étude, on the spot, du megarhyncus pitangua (boat-billed flycatcher), non sans prendre soin de demander au concierge (le gros Saint-Jean au crâne rasé) de se préparer à procéder à l’enlèvement du cadavre. Colin assis par terre près de l’oiseau, l’observait nonchalamment en se réveillant doucement, Marine faisait le vautour autour et Jules tentait d’identifier l’espèce avec un livre d’ornithologie. En entendant les pas décidés du concierge croque-mort avec un porte-poussières en main se rapprochés, le sujet d’étude ressuscita tel Lazarre voulant éviter un dernier vol aussi involontaire qu’incontrôlé, rassembla assez d’énergie pour sauter sur la tête de Colin, revint complètement à lui en entendant Jules hurler et partit sans demander son reste. Le pauvre grand-frère était transis de peur pour son petit frère (c’est beau l’amour fraternel) qui lui se foutait totalement de ce qui venait de lui arriver. On en a été quitte pour une bonne séance de colleux et de bisous.
Puis, hasard incompréhensible ou effets lunaire inexplicable, le lendemain matin on a retrouvé un autre oiseau, un glaucis aenea (bronzy hermit), exactement au même endroit. Celui-là était bel et bien mort et a fait son dernier vol sous l’impulsion du porte-poussières activé par le papa de service. Deux en deux! Requête: pour demain, est-ce que ça pourrait-être un toucan s’il-vous-plaît, parce qu’on en a pas encore vu et ils ont l’air assez spectaculaire? On vous tient au courant.
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