vendredi 27 février 2009

La mi-temps

Jour 43 – 25 février
Petite journée tranquille. Un autre échec de séchage sur la corde puisque le soleil a été plutôt timide, pour ne pas dire absent. Pourtant, Marie-Claude n’était pas loin de la corde parfaite! À part les épingles différentes et un grand trou entre les camisoles et les serviettes, tout était merveilleusement aligné! Mais le peu de soleil qu’on avait a eu peur de la corde à linge de Madame Blancheville et après 6 heures d'immobilité, les couches ont terminées leur séchage mécaniquement.
Romane a fait une expérience de re-birth après sa sieste. Elle a plongé dans la piscine du même bleu que notre bain dans lequel elle a vue le jour. Même sans cordon ombilicale, Marie-Claude était là pour l’attraper. On a bien ri de penser que seulement Colin se baigne avec de flotteurs (qu’il prononce flôtteuuuuur). Quant à la principale intéressée, elle ne s’est rendu compte de rien! À peine un petit bouillon et un grand sourire pour le plus grand bonheur de tous! Triste anniversaire aujourd’hui : nous avons passé le cap du 2e quart de notre voyage. Charles attend toujours le spectacle de la mi-temps ! Déjà une moitié de passée! En plus, puisque nous commençons à préparer notre transfert vers la côte pacifique, Cahuita semble déjà s’éloigner de nous. Nous essayons de rejoindre la propriétaire de notre maison à Parrita, qui est en vacance au pays, mais elle semble furieusement occupée à la pura vida. Entre un mauvais numéro de téléphone et deux mauvaises informations, nous sommes incapables de la rejoindre. Faut croire que la pura vida est un concept from coast to coast! (Trudeau est surement déjà venu ici!) Pour souligner cette étape de notre voyage, on s’est fait un gin tonique avec un citron frais (cueilli dans l’arbre) sur le bord de la piscine et on s’est dit qu’on avait bien hâte au coucher de soleil de l’autre côté du pays.

jeudi 26 février 2009

Le royaume des moustiques



Jour 42 – 24 février

Début de journée pluvieux puis, peu à peu, le ciel nous a fait grâce d’une belle éclaircie. Nous sommes donc allés faire une petite virée à Puerto Viejo pour profiter de la plage et de la mer qui est plus calme là-bas. Nous y avons rejoint nos nouveaux amis de Québec et la journée à été aussi douce et bonne que souhaitée. Baignade dans la mer chaude, jeux de sable et pic nique improvisé sur la plage. Ensuite nous en avons profité pour marcher dans les rues, faire quelques courses et s’acheter un hamac-chaise pour essayer de faire émigrer la pura vida à Montréal. Les filles, Marine et Romane, ont également eu droit à de splendides filets de lit puisque les moustiques les aiment presqu’autant que nous.

Telle une vrai Fiona, Marine a maintenant son lit de princesse! Espérons qu’elle puisse faire des dodos royaux puisqu’au matin, son royaume est tellement important à gérer; la gestion, ça commence tôt! On peut tout savoir ce qui ce passe avant notre levée. Elle salue toujours d’un Hola bien empressé le jardinier qui arrive vers 6 heures. Par la suite elle nous indique s’il a fait manger ou non les chiens, nous rapporte qu’il a mis des régimes de bananes dans un gros camion, que finalement il ne travaille pas très fort, etc… Puis elle descend de sa tour et s’occupe de ses féaux sujets : ses frères.

mercredi 25 février 2009

Mauvais présage ?


Jour 41 – 23 février


Comme l’humain est un être d’habitudes et de routine, nous nous sommes laissé guider par celle de nos lundis caribéens : Marie-Claude a passé l’aspirateur dans la maison, Charles dans la piscine, les enfants se sont baignés et on a attendu le camion de verdura. Une routine pura vida qui contraste royalement avec la pronto vida (!) de Montréal: déjeuner en vitesse, déneiger l’auto, habiller les enfants, garderie, boulot…

Mais après ça, on a eu de la visite. La famille québécoise rencontrée à Cahuita sont venus partager un repas frugal avec nous et profiter dudit camion de verdura, parce que, comme nous, ils constatent que c’est plutôt difficile de trouver des légumes diversifiés dans les petites épiceries de Cahuita. On a jasé, partagé nos expériences de parents et jouer avec les enfants. Nous étions donc 5 adultes, parce qu’ils voyagent avec une grand-mère, et 7 enfants de : 5 mois et demi (les jumeaux), 9 mois, deux de 2 ans et demi, 4 ans et demi et 6 ans! C’est difficile à croire, il faut en convenir, mais nous avons quand même mangé, les 5 adultes ensemble, sans enfants, pendant un bon trente minutes. Et non, les enfants n’étaient pas ligotés au fond de la piscine!

Comme nos amis nous ont quittés pour procéder à la sieste des leurs, nous avons fait de même avec les nôtres. Au réveil, Marie-Claude et les enfants ont trouvé un oiseau mort sur la galerie, à côté de la porte-patio. Vous devinez bien que la zoologiste de service en a profité pour faire, pour le bénéfice des enfants, un atelier d’étude, on the spot, du megarhyncus pitangua (boat-billed flycatcher), non sans prendre soin de demander au concierge (le gros Saint-Jean au crâne rasé) de se préparer à procéder à l’enlèvement du cadavre. Colin assis par terre près de l’oiseau, l’observait nonchalamment en se réveillant doucement, Marine faisait le vautour autour et Jules tentait d’identifier l’espèce avec un livre d’ornithologie. En entendant les pas décidés du concierge croque-mort avec un porte-poussières en main se rapprochés, le sujet d’étude ressuscita tel Lazarre voulant éviter un dernier vol aussi involontaire qu’incontrôlé, rassembla assez d’énergie pour sauter sur la tête de Colin, revint complètement à lui en entendant Jules hurler et partit sans demander son reste. Le pauvre grand-frère était transis de peur pour son petit frère (c’est beau l’amour fraternel) qui lui se foutait totalement de ce qui venait de lui arriver. On en a été quitte pour une bonne séance de colleux et de bisous.

Puis, hasard incompréhensible ou effets lunaire inexplicable, le lendemain matin on a retrouvé un autre oiseau, un glaucis aenea (bronzy hermit), exactement au même endroit. Celui-là était bel et bien mort et a fait son dernier vol sous l’impulsion du porte-poussières activé par le papa de service. Deux en deux! Requête: pour demain, est-ce que ça pourrait-être un toucan s’il-vous-plaît, parce qu’on en a pas encore vu et ils ont l’air assez spectaculaire? On vous tient au courant.


mardi 24 février 2009

Grenouillesland

Jour 40 – 22 février
Nos soirées, c’est-à-dire une fois que les enfants sont couchés, se déroulent presqu’exclusivement sur notre merveilleux balcon arrière. Comme il est à demi couvert, la table et le banc de coin qui s’y trouvent sont toujours à l’abri, ce qui nous permet de profiter même des soirées pluvieuses. On y installe l’ordinateur et tout en prenant nos e-mails et en écrivant ce que vous lisez, on entend le bruit de la mer et on profite des douceurs extérieures du Costa Rica. Le balcon donne sur notre piscine de l’autre côté de laquelle on retrouve la jungle! Tous les soirs, la piscine et le jacuzzi sont envahi de grenouilles croassant à qui mieux mieux. On en retrouve toujours trois ou quatre dans le jacuzzi et pas mal toujours plus de dix dans la piscine. Elles forniquent comme des bêtes, ce qu’elles sont d’ailleurs, et laissent dans les flots bleus les résultats de leurs efforts conjugaux : une multitude de petits œufs noirs reliés entre eux par de la gélatine transparente. Chaque matin, Charles doit d’ailleurs prendre dix minutes pour essayer de tous les enlever avec la puisette, question de ne pas engorger inutilement le filtreur de la piscine. Ces grenouilles sont vertes et ressemblent à tout ce qu’il y a de plus classique en matière de grenouilles. Des Masked Treefrogs. Nous avons d’ailleurs déjà publiée une photo desdits batraciens. L’animalière Marie-Claude s’est affairée à les photographier de nuit. Et quelle ne fut pas sa surprise de constater que certaines étaient accrochées au dos des autres. « Mais mon amour, c’est comme ça qu’elles font des bébés! » me suis-je empressé de lui répondre. Elle est toutefois ab-so-lu-ment convaincu qu’il s’agit de mamans portant leurs bébés. Le portage chez les grenouilles « Ben voyons donc! L’allaitement des lézards avec ça? » Et là, le débat fait rage. Charles, sûr de son coup, assure que les grenouilles pondent des œufs qui deviennent des têtards qui eux-mêmes se transforment en grenouilles. Que les grenouilles ne sont pas reconnues pour leur haut sens parental et que si les grosses accueillent de plus petits sur leur dos c’est que « quand on se donne, à une femme d’expérience… » Au moins, Françis Martin n’aura pas chanté pour rien! Marie-Claude, pour sa part, a fait des recherches qui lui confirment que certaines espèces, les grenouilles marsupiales entre autres, (et pas les treefrogs, dixit Co) grimpent sur le dos de leur père pour se glisser dans leur poche latérale. Bien sûr, chez certaines espèces, le têtard se débrouille entièrement seul et ne connaîtra ni son papa, ni sa maman, mais chez d’autres, les têtards s’accrochent au dos de leur mère à l’aide de leur bouche encore en formation et munie d’une ventouse. En tout cas, s’il s’agit vraiment de grands ébats, Dian Fossey-revirée-grenouilles-freak en appelle au détournement de mineurs!

lundi 23 février 2009

Allez vite chercher votre exemplaire !

Jour 39 – 21 février

Ce matin Jules a eu droit à une vraie pratique de soccer. En plus de son coach habituel, l’ineffable Dudley, nous avons rencontré Éric, à qui j’avais parlé au téléphone. Éric est probablement un américain, mais il est très gentil quand même. Lui et Dudley veulent démarrer un club de soccer à Cahuita. Mais pour ça, il faut commencer par la base : développer les jeunes. Voilà qui explique les samedi matin passés au terrain avec des jeunes d’un peu n’importe quel âge plus ou moins motivés. Leurs intentions étant des plus nobles, ils prennent ça au sérieux, mais pas trop, et les jeunes ont droit à des exercices sérieux, complets et diversifiés. Jules a adoré, il s’est vraiment défoncé, Charles est sérieusement en voie de devenir assistant coach, Marie-Claude est en lice pour le titre de soccer mom de l’année et Marine et Colin sont en charge des meneuses de claques; une histoire de famille!

Après le soccer, et comme on était tout proche, on est allé dire bonjour à une famille de Québec dont on avait rencontré la maman, Marie, la semaine dernière dans les rues de Cahuita. Avec sa mère, le père des enfants et leurs trois cocos (une fille de 2 ans et des jumeaux de 5 mois), ils sont ici pour un mois. On a bien ri, jasé et échangé les informations de base qui meublent les conversations d’adultes qui se rencontrent pour la première fois. Finalement, on a pas mal de point en commun et j’oserais avancer que nous avons un peu la même perspective sur la vie. On s’est promis de faire une excursion les 12 ensemble! Bonsoir l’ambiance comme ça promet; on vous racontera.

Puis on s’est payé le resto du samedi midi. Cette semaine, découvrons le Sobre las olas qui, comme son nom l’indique, est pourvue d’une merveilleuse terrasse sous les cocotiers tout juste sur le bord de la mer. Inutile de vous expliquer que le paysage était légèrement plus réjouissant que celui du McDonald coin Papineau et Sainte-Catherine… On y a mangé un riz aux fruits de mer qui valait une ode éternelle à lui seul. Des calmars, des moules et des palourdes en coquilles, du crabe en carapace : Incroyable! Un fish’n chip dont le poisson était fondant et supérieur, et des crevettes créoles qui, bien qu’excellentes, faisaient pâle figure à côté des deux autres plats! Ce fut si bon que les parents se sont offert une dernière bière pour prolonger le plaisir.

On s’est ensuite fait le classique de la plage dans le parc à Cahuita. On s’est installé immédiatement à l’entrée du parc, avec une petite rivière qui donne sur la mer. Charles-Confucius a, après une longue étude de trois surfers débutants qui s’amusaient au large, décrété que : « Le surf, c’est comme le baseball : beaucoup d’attente pour trois secondes d’action plate! » et que « Si c’est juste ça, ben, j’en ferai pas d’abord! De toute façon, ch’us pas assez hot pour ça! » Sur ces grandes paroles, il fit la sieste.

Tout allait bien jusqu’au moment ou une pimbèche de première est venue nous dire que nos enfants jouaient dans la petite rivière mentionnée plus haut et qu’à son avis il s’agissait là de la décharge des égouts municipaux. Complètement subjugués devant la nature d’une telle affirmation, on a oublié de lui dire que ça ne devait pas être pire que le fast food qu’elle se tappait et que de toute façon on l’emmerdait elle et son flot en forme de pinte de lait asocial, maudite chiante jalouse de notre bonheur familial contagieux! Et que « Madame, si les connes avaient des ailes, vous seriez cheffe d’escadrille! » On s’est quand même bien lavé en rentrant, au cas où, et la journée a fini, tout en beauté, avec un gin tonique en appéro! Pura vida, on vous l’avait déjà dit?


Et puis, si vous en avez marre de notre petit feuilleton et de nos photos amateures, courrez vite vous procurer le magazine Espace parents du mois de mars (en kiosque depuis le 19 février) afin d'y retrouver de belles photos de nos frimousses et un très bon texte sur le rang dans la famille. Salutation à Anne-Marie sans qui ce blogue et notre famille n'existeraient pas. Entremetteuse va !

dimanche 22 février 2009

Re-déluge, re-bricolage.

Jour 38 – 20 février

Ah, tient de la pluie. Livrée à gros goulot à part ça ! Par chance on a fait des provisions à Limon. On devrait donc survivre quelques jours! Et comme nous avons pris soin de lessiver le cerveau de nos enfants, ils sont maintenant convaincus que les journées de pluie amènent d’immenses privilèges. Outre la baignade, qui demeure toujours au programme, ils peuvent jouer à la pluie (aller se faire mouiller dessus), faire du bricolage avec Claude(tte) Lafortune, écouter des Passe-Partout et même, s’ils sont gentils, faire des devoirs dans leurs livres éducatifs… Non mais tout est une question de perspective! Si ça continu, Jules va s’ennuyer royalement au retour à l’école et Marine va passer sa maternelle à manger des effaces et se mettre des roches dans le nez. Chose promise, chose due, nous avons sortie la pâte à modeler qui sèche en durcissant. L’idée (des adultes) était de réaliser un objet qui puisse se ranger facilement et disparaître facilement… Comme nous croyons en leurs capacités ludiques et créatives nous n'avons imposé aucun thème pour la sculpture! Toujours est-il qu'une fois le bloc de pâte divisé en trois, Jules en a profité pour modeler tous les membres de sa famille et Marine a confectionné 25 tartes aux ananas. Quant à Colin, il n’a fait que couper des tranches et des tranches puis couper chacune des tranches en millier de morceaux... Mea culpa. Après lui avoir susurré à l'oreille que sa fibre artistique m’émouvait à un point tel que même Le penseur de Rodin n’avait plus d’effet sur moi, j’ai tout repris ses petits bouts pour faire un bonhomme de neige. Il n’y a vu que du feu. Ils ont tout de même consenti à ne pas ramener les magnifiques oeuvres d'art dans leurs bagages.
Ah oui c’est vrai, quand il pleut,
ils ont aussi le droit de nous aider à ranger et passer l’aspirateur. La perspective, je vous dis!
Finalement le conseil familial a statué sur les requêtes en libération du scorpion et malheureusement, après avoir pris la cause en délibérée, il a statué que la prochaine journée de pluie après sa mort serait dédié à sa mémoire bien sûr, mais aussi à son étude… Il faut bien préparer notre progéniture à leur premier cours de biologie.

samedi 21 février 2009

Parlons lessive!

Jour 37 – 19 février


Comme le lave-linge est réparé, on va maintenant pouvoir s’adonner à notre activité de prédilection : la lessive. Confidence matrimoniale: pour nous, faire le lavage est un plaisir sans cesse renouvelé. Il existe même une saine compétition entre Charles et moi, à savoir qui sera le premier à partir une brassée. Je l’avoue, c’est souvent Charles qui gagne (parce qu’il n’a rien de mieux à faire)… Moi ma spécialité, c’est les taches! Bien que j’essaie d’éviter les chandails blancs pour mon 4X4 (Marine-qui-mange-tout-croche-surtout-des-betteraves) je me fais un point d’honneur d’avoir des couches de coton immaculées pour Romane. Sauf que la petite poudre magique que j’utilise d’habitude, et qui fait des miracles, se trouve à gauche sur la tablette du bas, en haut de la laveuse dans la salle de lavage… à Montréal. Alors Madame-chasse-taches est la risée locale.

Quand je vois, en allant à Cahuita, toutes ces cordes bondées de vêtements éclatants de blanc, mon orgueil de mère, piqué au vif, se fout pas mal de la pura vida… De penser que ces vêtements ont probablement été lavés à la main fini de m’achever et tout ce qui me reste de fierté tombe définitivement en bas de mon vélo. Faute de poudre magique, je songe à opter pour les blanchissants naturels : le soleil et le citron. Côté soleil, jusqu’à présent il n’est d’aucune aide quand c’est le temps d’étendre, jusqu’au point où c’est devenu une grosse farce. Dès qu’il fait soleil, on lave du blanc et dès que le cycle d’essorage a terminé le soleil disparaît... jusqu’à la fin du cycle de la sécheuse… Le malheur c’est qu’ici, quand le soleil plombe, tout, mais vraiment tout, sèche en une petite heure, sinon, ça prend trois jours, même à 28 degrés.

Ah! Moi qui aime tant étendre! Mon défi de la corde à linge parfaite… Charles pourrait vraiment dire à quel point ça frôle la folie. La mince ligne entre le hobby et le trouble obsessif compulsif (la coche en dessous de la folie) est clairement dépassée dans ce cas, je l’avoue. J’accroche les vêtements par ordre de grandeur, de couleur et d’épaisseur de vêtement (toujours le plus lourd au bout de la corde). Je dois, malheureusement, aussi confesser que même la couleur des épingles à linge tient le rang. À la maison on a des paquets trois couleurs, mais j’aurais vraiment dû m’en tenir qu’à une seule… Voilà, je n’aurai bientôt plus de pudeur. Il ne me resterait qu’à vous raconter mes accouchements dans le détail, mais on y reviendra si jamais les sujets nous manquent, ultérieurement. Tient tant qu’à faire, j'avoue mon plaisir-coupable musical : Un peu plus haut, un peu plus loin de Jean-Pierre Ferland, mais la version interprétée par Ginette Reno. Ouf, c’est fait, je ne pourrai plus marcher dans la rue sans burquat

Quant au citron, faudrait que je consulte mon livre de Madame-chasse-taches (oui ça existe vraiment et, oui, je l’ai vraiment), mais il est, lui aussi, à Montréal. Ici, nous avons un arbre de mandarines-citrons juste à côté de la maison, mais je me questionne à savoir si la réaction chimique sera la même avec les vêtements...

Ah la la, c’est fou ce qu’on a comme temps à perdre en futilité quand on part trois mois en voyage, hein! En plus, puisque vous nous lisez, on a perdu le vôtre aussi! Mais revenez-nous demain, on vous parlera de l’aspirateur et des sièges de toilette de la maison… Mais non, ça, c’est vraiment n’importe quoi!

vendredi 20 février 2009

Notre premier serpent

Jour 36 – 18 février

Par un splendide matin, le maître piscinier, aussi assidu que méticuleux (there’s a fine line between hobby and mental illness…), s’en alla gosser ses machines dans le cabanon quand, en mettant sa main sous la pompe pour l’arrêter, il dérangea un joli petit serpent noir, chez nous on dirait une couleuvre, qui devait mener la pura vida au frais. Une fois passé l’étonnement mutuel des deux protagonistes, le serpent s’est arrêté, dressé sur lui-même en tirant sa langue comme la biloutte et, sous les bons conseils du maître piscinier, a sacré son camp dans les broussailles voisines. Incident clos. Les bonnes paroles et le cours de Jungle 101 de notre ami Daniel prenaient là tout leur sens : « Les animaux veulent sauver leur peau autant que nous, la nôtre. Essayons de ne pas trop nous déranger. » Et ça a marché. Merci et vive la nature! Depuis que le beau temps est revenu et que nous avons lavé tout ce qui avait moisi, la petite laveuse LG en a pris pour son rhume. On a donc fait appel au service du réparateur d’électroménagers du village, le vieux Mac, un homme sans pareil dont les sillons qui sculptent son visage nous confirment qu’il a du réparer davantage de planche-à-laver que de lave-linge électrique. Toujours est-il qu’il n’avait pas en stock la pièce défectueuse. Nous sommes donc partie en famille pour aller quérir ladite pièce à Limon. Notre taxi préféré, René-puravida-yayaya-always-smiling nous a non seulement conduit, mais guider dans les dédales de cette ville portuaire en plus de nous faire découvrir un super resto au bord de la mer, le Reina’s. Comme il a quatre enfants, et qu’il commence à connaître les nôtres, il a rapidement compris que ça prenait un minimum d'activité en attendant le repas, question que tous les sachets de sucre ne soient pas éventrés avant que la première cerveza, bien frio, ait atterrie sur la table. On voit où sont les priorités parentales… Ledit resto, aux airs colonial chic, est situé directement sur la plage! D’une jolie terrasse surélevée équipée d’un magnifique mobilier en bois verni, on voit la mer et des escaliers permettent d’y accéder. L’endroit idéal pour une famille. Fallait juste savoir que c’était là, à côté du port. Complètement en dehors du circuit de ville. On a vraiment bien mangé et apprécié la pura vida, une fois de plus. Les enfants ont brièvement consenti à s’asseoir quelques minutes pour goûter et sont repartis jouer sur la plage. Merci René!
On en a profité pour faire des courses. En plus de la pièce de laveuse, on s’est acheté des revues, pour passer le
temps, un paquet de peccadilles au Maxi Bodega (un genre de Loblaw’s local que Ruth nous avait fait découvrir) et plein de bouffe, tant qu’à être en auto, aussi bien en profiter. Nous tenons à souligner ici les différences d’habitude de consommation entre l’Amérique latine et l’Amérique amaricaine. Aucun produit, sauf le riz, ne vient en grand format. On a en déjà parlé, mais ça nous étonne encore ! Le paquet standard de papier de toilette est composé de quatre rouleaux. Quand René a vu Marie-Claude avec deux paquets de huit rouleaux, il n’en revenait tout simplement pas. Puis quand il a vu les quatre paquets d’avoine (gruau), les enfants en prennent un demi par matin, le même René pensait que nous tenions une écurie en cachette. On se refuse à imaginer ce qu’il pense de nos deux caisses de 24 Imperial. Le lait est vendu en litre : ça nous arrive d’en ouvrir deux par repas! Les sauces pour les pâtes viennent en format 18ml : à part que pour y goûter, ça sert à quoi 18ml de sauce à spaghatte? Les condoms viennent en paquet de trois. Ce qui pourrait nous laisser croire qu’ils font beaucoup d’enfants ou n’ont que faire des préservatifs. En l’occurrence ils devraient y avoir des formats familiaux… Ben non! Les couches se vendent par 16… À cinq par jour, on fait pas la semaine sur un paquet! Et nos yeux n'ont pas aperçu de bébé en couche de coton à part la biloutte. Mais qu’est-ce qu’ils font? Bon, même si on a l’air de stocker en vu du prochain déluge, on a réussi à se procurer tout ce dont on avait besoin. Let it rain, or shine!

jeudi 19 février 2009

Gauguin et autres plaisirs

Jour 35 – 17 février

Que de petits bonheurs sans cesse renouvelés. Outre le bonheur d’ouvrir les volets de bois le matin, il y a celui d’aller au lit le soir. Au milieu de notre chambre, trône, comme un ilot central, un immense lit en bois massif dont l’essence est aussi belle que le nom qui m’échappe. Un baldaquin recouvre le meuble d’un ciel de lit en lin d’un blanc écru qui permet de voir sans être vu. Plusieurs lodges chics du Costa Rica proposent des huttes luxueuses, entièrement ouvertes sur la Jungle avec ces dais de lit d'où tombent des rideaux qui servent d’unique coupure avec l’extérieur. Quelle plaisir d’y entrer. Comme si on pénétrait dans un lieu sacré, dans un divin palais. Mais n’entre pas qui veut. Il y a une côté intimiste, réservé, suave et sensuel même. On peut presque oublier, le temps d’un moment, que les enfants dorment ailleurs dans la maison! On dirait même qu’à l’intérieur on se sent en sécurité. Je me demande si porter la burquat procure la même sensation ?

Pour ceux et celles qui s’inquiéteraient de notre scorpion, il est toujours dans son bocal. Il nous arrive de penser que c’est une bien cruelle agonie pour un simple croque-en-jambe. (Surtout que le Tupperware serait bien plus utile dans la cuisine pour ranger le sac de sucre, qui lui, sert actuellement de logement à prix modique pour les fourmis). Nous allons probablement opter pour la suggestion d’Anaïs: le mettre au congélateur (le scorpion évidemment – quoi qu’on pourrait mettre le sucre aussi et ça règlerait le problème). En fait, qu’est-ce qui est plus cruel pour une bestiole tropicale; finir ses jours en se les gelant au congèle ou mourir d’inanition? On pourrait sortir la machette, mais ça nous semble un peu excessif!

mercredi 18 février 2009

Pura Vida ! Encore et encore...

Jour 34 – 16 février
Aujourd’hui, rien. C’est tout, aimons-nous et faites de même. On vous a déjà parlé du bonheur? Bien c’est ça. Le bonheur… Y’a rien d’autre à dire. Le bonheur pur !

mardi 17 février 2009

Les moisiversaires !

Jour 33 – 15 février
Voilà, ça fait un mois que nous sommes installés. Nous avons atteint notre vitesse de croisière : pura vida. On pourrait même dire lenteur, si on n’avait par quatre enfants! Chaque matin, en ouvrant les volets en bois qui nous servent de rideaux et de fenêtres, je réalise la chance que nous avons. J’ai souvent envie de les refermer puis de les ouvrir à nouveau, juste pour le plaisir, pour le ahhh!, juste pour revoir une deuxième fois ce beau matin, juste pour m'imprégner de cette chaleur, de cette humidité, de ces couleurs magnifiques et de ces odeurs de la Jungle. Il est vrai qu’ouvrir des volets en bois a un petit quelque chose d’exotique. Pas de moustiquaire, pas de vitre, juste des planches à peine ajourées. Wow! Comme un paysage de Gauguin à Tahiti.
Aujourd’hui la Biloutte a eu 9 mois. Autant que ça gestation. Elle est grande. Elle a même fêté son moisiversaire (comme dirait Marie) avec des crevettes géantes. Oui, on le sait, Louise Lambert-Lagacé dit que ça devrait venir plus tard, mais on s’est dit que si elle n’était pas allergique aux geckos, elle ne le serait sûrement pas aux crevettes… On s’est essayé de faire cuire lesdites crevettes au barbecue. Il faut vous expliquer que ce n’est en fait qu’un feu de bois. Il est donc très difficile, voir même impossible, de créer assez de braises pour être capable de cuire efficacement. Les charmants proprios ont une pile de bois mou pour le feu, mais c’est un peu comme du peuplier, ça chauffe pas que le diable! En plus, avec l’humidité ambiante, le bois n’est jamais vraiment sec ce qui rend sa combustion encore plus difficile. La plupart des autres essences de bois qu’on retrouve ici sont beaucoup plus dures que nos essences autochtones. L’érable ferait figure de céleri mou à côté des ébènes et autres bois à la fibre de roc. La récolte et l’utilisation de plusieurs de ces essences fait d’ailleurs l’objet d’une réglementation serrée. Le bois coupé illégalement est saisi et remisé devant le poste de police. Il y en a deux piles, des planches magnifiques, devant le poste de police de Cahuita. Une de ces piles est déjà verdie de végétation et l’autre s’apprête à subir le même sort, probablement. Quelle perte! À cause de l’humidité, le peu de bois utilisé dans la construction des maisons est nécessairement verni et protégé sans quoi il pourrirait quasiment instantanément. La plupart des constructions, riches ou pauvres, sont de toute façon en béton. Même les poteaux de téléphone (ou d’électricité) et les piquets de clôture sont en béton. Nous n’avons pas encore compris comment ils faisaient pour planter des piquets de béton et je me refuse à penser qu’ils les coulent en place dans du coffrage. À tout événement : Jonathan, c’est le royaume du béton ici. Lâche tes folichonneries de comptoir en matériau brute et vient donc couler des poteaux à la place. Autre constat aussi amusant que brillant, sur chaque fil de fer qui retient les poteaux de services, on retrouve des cônes en métal avec le grand côté dentelé vers le bas pour éviter que les animaux ne grimpent au fils. Ça donne des allures de guerre et de camps de concentration qui contraste bizarrement avec la Jungle au milieu du parc national! Une chance pour nous : les singes ne semble pas se formaliser de ce look bizarre!

lundi 16 février 2009

Un samedi comme tous les autres !

Jour 32 – 14 février


Samedi matin, matin de soccer pour l’international Julot patate en voie de devenir Julio Pappa. On s’est engouffrés dans le taxi de Herson, vers 9 heures, juste comme il commençait à pleuvoir. En arrivant au terrain de soccer c’était le calme plat, pas un chat. On en a profité pour se faire conduire à la banque et faire des courses avant de retourner voir. Fausse alerte, tout le monde était cette fois au poste en train de prendre la photo officielle de l’équipe. Marine qui s’est découvert un intérêt aussi subi que bref pour le ballon rond a même enfilé un chandail et posée pour la postérité. Après quasiment deux heures sous une fine bruine suivie d’un soleil éclatant Jules avait un peu les batteries à plat. Il faut dire que les locaux ont un avantage concurrentiel sur le petit blond: l’endurance à la chaleur, au soleil et à l’humidité. Ça tombait à point, puisque Marine avait tout abandonné depuis une bonne heure et demie, Colin faisait le guignol en tondant le gazon et Romane en avait sa claque des bras de maman qui l’empêchaient de faire tout ce qu’elle voulait i.e. manger des feuilles. Le reste, la routine : un excellent poulet caribéen, la plage, les châteaux de sable, la piscine au retour et d’excellentes pâtes aux palourdes fraîches, dodo tôt pour des enfants exténués et petit Rummy pour des parents comblés.

Il ne faudrait toutefois pas passer sous silence que nous avons vu des singes en revenant de la plage. Ouais, on le sait, ça devient redondant, mais les singes c’est un peu comme les chats de ruelle ici. Même les enfants commencent à trouver l’étonnement et l’admiration de Marie-Claude un peu excessif !!! On a quand même su faire resurgir leur émerveillement puisqu’on a compté 10 hurleurs à environ 25 pieds dont deux avaient des bébés sur le dos. Simplement fantastique. Tout le monde était prêt à quitter sauf la Dian Fossey de la famille ! Profitez-en les enfants, ceux du zoo de Granby sont un peu moins exotiques

dimanche 15 février 2009

Le coco à CO

Jour 31 – 13 février


C’est fait! Après six mois de patience, d’hésitation et de tergiversations sans fin, Charles a finalement décidé de revenir à son ancien look. Fini les cheveux mouillés pendant des heures (climat tropical humide oblige) après la piscine. Fini le faux afro avec des airs de Patof en dépression! Bref, tout le bonheur et le confort du avec pas de cheveux. Les enfants ont bien ri quand ils ont vu le tas de frisouttes qu’on leur avait gardé dans un sac. Bientôt disponible sur LESPAC et, évidemment, idéal pour chalet!

À part ça, on a quand même fait des choses, nous, aujourd’hui! À la plage, les Constructions Saint-Jean fils et fille ont terminé leur premier chantier international. Comme les vagues étaient plutôt grosses et assez fortes, nous avons opté pour le bord de plage et le bisounage de pleutres. On a fait un super trou dans le sable avec un rempart et des douves devant : du grand art! Ensuite la mer a tout bousillé, mais les enfants on pu sauter dedans et on s’est lancé du sable. Quelle activité sublime! Sans compter que Marine a soutenu notre travail en chantant Vive le vent, chanson de circonstance devant l’éternel!

Puis, chose promise, chose due, nous avons exaucé le vœu le plus cher de nos enfants, ce dont ils nous parlent chaque matin, le moteur premier de leur bon comportement : nous sommes allés dîner chez Boca Chica. On vous en a déjà parlé, mais il s’agit d’un petit resto super sympathique, tout juste à la sortie du parc avec une piscine et des tables en bois massif sous de petites huttes. On pourrait vous dire qu’on y a mangé du Marlin à l’ail et des calmars dans le lait de coco, mais ce serait baveux et de toute façon accessoire. Le plus agréable de l’affaire, c’est que pendant qu’on jasait avec Rodolpho, le proprio, un italien extrovertie, son poissonnier est arrivé avec, dans la boîte de son pick up, des glacières pleines de poissons et de fruits de mer frais et à prix dérisoires. On a finalement réussi à avoir notre premier poisson frais! Pour souper, on s’est fait un délice avec un Maquarella qui est en fait un maquereau format géant. On s’est aussi acheté des palourdes fraîches (oui, oui, ça ne vient pas seulement dans des cannes Clover Leaf) et des crevettes géantes : environ trois crevettes au kilo. J’exagère à peine. En plus, le gars livre! Et en replus plus, Rodolpho a de meilleurs prix que nous alors il nous a proposé de faire nos achats! Fini la viande! On va enfin pouvoir bénéficier des produits de la mer.

Après avoir dîné, le restaurant s’est rempli. Sont arrivés, un après l’autre cinq couples de québécois et un de français. On se serait cru à Old Orchard tabarnak! Ce n’était quand même pas si pire, on est tous resté civilisé et à part la ligne ouverte de Ron Fournier qu’on a forcé Rodolpho à mettre sur le système de son, ça ne paraissait presque pas qu’on buvait de l’Imperial au lieu de la grosse Mol tablette.

Puis on est finalement revenu s’occuper de nos grenouilles, de notre piscine, des chiens et recevoir toutes les cartes de Saint-Valentin qui pullulaient dans nos boîtes de courriel. Jules a même reçu son premier vrai valentin! Tombeur va! Elle s’appelle Léa Saint-Martin (C’est joli comme nom!) mais on ne le taquinera pas trop avec ça, il pourrait être gêné, il est tellement sensible ce grand prématuré! Parlant de lui, il a écrit, de sa main, sa première carte postale. Pour les élèves de sa classe (et la belle Léa!). C’était vraiment mignon de le voir s’appliquer pour écrire les lettres que Marie-Claude lui dictait. Ça a donné une super œuvre avec des lettres inégales, mais ça nous a fait prendre conscience que nos cocos grandissent à la vitesse grand V. Colin est maintenant propre le jour, Marine est quasiment une petite fille normale (!) et Romane se lève debout toute seule et mange la même chose que nous. Ouf, un coup de vieux.