Randonnée dans la Jungle

Jour 106 – 29 Avril

Encore un petit matin un peu gris. Le ciel semble hésiter entre déverser encore un lot de pluie ou faire place à des petites éclaircies. On commence à avoir des fourmis dans les jambes. On voudrait bien sortir et aller faire une excursion soit à la ferme des papillons, à la plage de Manzanillo ou au Pacuare jungle où il y a des chutes d’eau, mais ces activités nécessitent un minimum de soleil pour être vraiment agréables. En plus du temps incertain, notre taxi, Gerald, a eu un accident avec sa deuxième voiture qu’il devait nous louer pour vingt dollars par jour, ce qui nous confine donc dans des excursions plus couteuses en transport. Après une heure de tergiversation, Charles décide, unilatéralement, qu’on s’en va à Cahuita à pied, non pas par la grande route, mais par le parc national. Nous connaissons les deux entrées du Parc, celle à 200 mètres de chez nous et celle dans le village de Cahuita, mais nous n’avons jamais fait le trajet de 8 kilomètres qui relit les deux points. On était tous ravis, les enfants ne savaient pas vraiment qu’est ce qui les attendait et Marie-Claude voulait depuis longtemps faire cette randonnée. En bonus, comme c’est toujours Marie-Claude qui planifie les sorties, celle-ci a un petit goût de tout inclus pour maman, qui ne lui déplait pas.

On s’est donc mis en route vers 11h avec comme carotte au bout du bâton d’aller manger au resto à Cahuita après la marche, si les enfants faisaient bien ça. Comme des touristes se sont récemment fait dérober, avec machette sur la gorge, tous leurs effets par des cagoulards, Charles, le brave, décrète qu’on amène la machette! On a dit aux enfants que ce serait pour couper des pipas si on en croisait… n’importe quoi! Après à peine 5 minutes, on a croisé 6 singes hurleurs qui se prélassaient dans un arbre en bordure du sentier. Ça commençait bien pour l’animalière! La suite fut comme le début : une très belle randonnée dans la jungle et sur le bord de la mer avec une température idéale, ni trop chaud ni trop humide. On a vu plusieurs Morpho (papillon bleu), des lézards, des geckos, des crabes bleu et jaune, de magnifiques papillons rouge et noir, un pique-bois, des oiseaux de toutes sortes, etc. On a même croisé des guides d’interprétation qui se promenaient nu-pieds en pleine jungle… Nous qui nous croyions un peu téméraire en gougoune… Faut dire que les serpents doivent pas faire la différence entre des orteils avec ou sans gougoune ! On a aussi vu une vingtaine de singes capucins tout au long de notre marche. Et Madame-qui-a-le-cœur-attendri-à-la-vu-de-capucins trouvait ça un peu moins drôle quand ces derniers la suivaient de trop près et voulaient monter dans la poussette de la biloutte. La garde-parc nous avait avertis de faire attention puisque la veille des touristes s’étaient fait attaquer par des capucins. Évidemment, comme il y a des abrutis qui les nourrissent parfois, ils deviennent attirés par les sacs-à-dos. Alors on prenait nos photos et on accélérait le pas. Le visage des capucins à quelques pouces de nous est un peu moins attendrissant que perché dans les arbres… Jules trouve qu’ils ont l’air triste. C’est une façon de voir les choses. Nous on les trouve un ti-peu menaçants. Rendus à mi-chemin, on a dû ré-énergiser les troupes parce que les enfants commençaient à avoir faim et à avoir mal aux jambes. On a donc ouvert le deuxième sac d’énergie imaginaire (on avait une machette, mais pas de collation pour ne pas se la faire piquer par les capucins!). Le subterfuge a fonctionné et les enfants ont fait ça comme des champions jusqu’à la fin. Nous sommes arrivés à Cahuita à 14 h 30, l’estomac dans les talons et les jambes en jello! À notre grande déception, tous les restos dont on rêvait durant la marche étaient fermés. On s’est donc rabattu sur le Bar restaurant Carribean tipic food qui fut très très moyen tant pour la bouffe que pour l'ambiance; après avoir commandé, le serveur est allé à l'épicerie acheter le poulet qu'on venait de commander! Sauf qu'il y avait une télé, pour le bonheur des enfants, qui crachait un genre de Broco-show en américain traduit en espagnol; imaginez Dora sur l'acide à deux heure de l'après-midi, downtown Cahuita! On a cependant eu droit à un retour en taxi gratuit de la part de notre ami René croisé par hasard. La piscine assura le côté salvateur du retour et après un souper sans histoire, le dodo des enfants se fit absolument sans histoire ni chi chi. Avant eux-mêmes d’aller au lit, les parents ont regardé la centaine de photos prises dans le parc pendant la journée, seulement pour découvrir que l’appareil photo était mal réglé et que toute les photos sont de qualité moyenne! C’est dont dommage que la magnifique photo, digne du National Géographique, du morpho bleu ne soit pas dans les bonnes teintes… Les plus beaux souvenirs resteront donc dans nos mémoires…