Manzanillo, la ultima pura vida
Jour 112 – 5 mai
Un des moments forts de notre dernier séjour ici avait été notre découverte de Manzanillo. Il nous fallait bien retourner voir un peu si on était juste sur une balloune avant notre départ ou si vraiment la place était aussi parfaite que nous l’avions perçue. On s’est donc pointés à l’arrêt d’autobus à 11h30 pour prendre le bus qui mène au bout du monde. Après une grosse demi-heure d’attente, un autobus est enfin arrivé, mais seulement pour nous dire qu’il allait à Sixaola et que celui pour Manzanillo ne passait pas avant 16h30. On est donc allé appeler un taxi chez Boca Chica,
en face de l’arrêt d’autobus. On avait décidé d’encourager Gérald, le pauvre dont la maison a brûlé et qui a massacré son auto dans un accident, mais à notre grande surprise, c’est René qui s’est présenté. On en a été quitte pour un certain malaise bien vite dissipé par la bonhommie du gaillard et la cordialité de nos rapports.René a conduit un autobus d’écoliers entre Cahuita et Manzanillo, soir et matin, pendant douze ans. On a donc eu droit à toutes les explications qui s’imposaient sur tout
ce qu’on croisait! On a aussi revu les mêmes maisons, aussi charmantes les une que les autres, qui se cachent derrière d’immenses haies d’hibiscus et où les portails en bois recouvert d’un petit toit de chaume laisse présager une tranquillité certaine. Une petite heure plus tard, notre ami nous a laissé là où la route s’arrête, là où la ultima pura vida commence. Affamés que nous étions, on a dîné au seul restaurant de la place, pour découvrir qu’un peu de compétition ferait surement le plus grand bien!Puis, on s’est baigné dans une mer limpide et d’un tel calme qu’on se serait cru sur le bord d’un immense lac. La situation géographique de Manzanillo, au bout de tout après plusieurs kilomètres d’une route en trous avec un peu de
gravier autour, fait en sorte qu’il n’y a pas de voitures qui y circulent; en trois heures on en a vu deux! On peut donc se baigner dans la mer, sur le bord de la route, au milieu de la ville et y être tranquilles pour apprécier toute la quiétude du bout du monde. Nous avions donc raison la première fois, il s’agit d’un endroit idyllique où on voudrait tout oublier pour savourer l’essence et la simplicité profonde de la vie.On s’est arraché à notre rêve pour prendre le denier autobus pour la civilisation. Ça nous a permis de constater qu’il s’agit là du meille
ur moyen pour circuler sur cette route sévèrement endommagée. L’autobus ne ralentit pas dans les chaos et le trajet se fait à la vitesse de l’éclair. De surcroît, le confort est beaucoup plus grand que dans une auto et les grandes fenêtres permettent de vraiment voir toute la beauté de la jungle. Comme il faisait entre chien et loup, les chaumières étaient éclairées par des lumières
blafardes et évanescentes dans une brume naissante. Certaines demeures étaient parsemées de petites lampes en papier de soie et de lanternes colorées. Simplement ravissant et un brin magique! L’autobus nous a laissé devant chez nous et on s’est tous couché la tête pleine de ces paysages fabuleux qu’il nous faudra du temps avant de revoir…
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