mercredi 13 mai 2009

Adios Cahuita, adios amigos

Jour 119 - 12 mai


L’arrachement : suite… et fin!

On ne se fera pas d’accroires : le réveil a été poche! Depuis quelques jours que ça traine et qu’on le sent bien venir mais ce matin c’est vrai, on s’en va! En plus, il pleut des cordes. Cette nuit on a eu droit au remake du tonnerre de l’enfer et de la crise des enfants qui s’en est suivi. Comme René vient nous chercher à 11h, on n’a pas vraiment pris le loisir de se recoucher et de paresser. On essaie de faire semblant et de vaquer à nos occupations normales, mais c’est clair que la vie est différente, le charme déjà rompu.

On a quand même bien fait ça pendant que les enfants se sont gavés de passe-partout, on a presque tout terminé. Vers dix heures, on est passé dans la piscine pour une dernière fois et ensuite Charles est allé reconduire les trois cocos au colibri rouge pour leur dernière séance de jeux (les filles avaient de l’école en après-midi seulement). En revenant, une fois seuls, au milieu des valises, on s’est bien rendu compte que c’en était fait. On a fondu en larme et on s’est adonné à une grosse séance de sanglots bien sentis avant de finaliser les derniers préparatifs. Charles a appelé René pour le retarder de quelques minutes question de récupérer nos enfants au colibri rouge et, le cœur gros comme une peine d’adolescent, nous avons traversé la route une dernière fois.

Salvateur comme toujours et avec un sens de l’à propos qui laissait voir sa fine connaissance de notre état d’esprit, Yvon nous a accueilli avec une belle Impérial bien froide. Nos amis ont été assez gentils pour nous faire la conversation et changer, temporairement, le mal de place. Le vaso-dilatateur léger terminé, on se sentait un peu plus d’attaque pour la finale. On s’est fait des beaux bisous, entre deux rivières de larmes, en osant espérer une prochaine fois. Puis on a regagné nos quartiers pour dire au revoir à Ruth et Roman, le jardiner. Là encore, ça a tiré dans la gorge, mais René a bien compris son rôle et a fait rapidement, ce qui fait qu’on s’est retrouvé passé Cahuita en moins de deux. C’était les quatre kilomètres les plus difficiles à franchir. Ceux qui nous arrachent à notre petit paradis, à cet oasis qui fut pour nous le moment dont toutes les familles ou les amoureux rêvent d’avoir pour prendre le temps. Le temps de vivre. Le temps de s’aimer.

Après plusieurs minutes d’accalmie, des gros sanglots se sont fait entendre dans la voiture : Jules a pleuré la perte de ses amies et son Costa Rica chéri. On a réalisé qu’il est maintenant assez grand pour comprendre et vivre la tristesse du départ. C’était assez crève cœur. Marie-Claude s’est assise avec lui, l’a serré très, très fort et ils ont déversé toutes les larmes encore disponibles.

La route entre Cahuita et Limon ne pouvait plus tolérer une seule goutte d’eau supplémentaire. Plusieurs endroits étaient inondés et, à certain moment, on a roulé avec de l’eau jusqu’au pare-choc! Un paysage désolant et triste à mourir. Rien pour aider… À Limon, on est allé ventiler le tout au Reina’s, le restaurant au bord de la mer où René nous avait déjà amené. Les enfants ont pu courir, s’énerver un peu avant de dire adios à la mer des caraïbes et de rembarquer pour la grande traversée. En chemin, René nous a amené prendre un café tico dans un resto de bord de route avec un feu sur lequel le café est tenu au chaud. Ce fut pittoresque et même si le café était sucré, la halte nous a divertis.

Nous avons aboutis à notre hôtel à Escazu après de longs détours dans les banlieues de San Jose et on a été agréablement surpris. L’endroit est coquet et sera parfait pour notre arrêt forcé dans la capitale. Fatigués et tannés de se déplacer, on s’est commander du poulet plutôt que de sortir. On n’avait plus la force, ni l’envie d’explorer. On a mangé froid une heure et demie plus tard! Qu’importe, on est bien conscient qu’on ne vit pas les moments les plus forts de notre séjour!

Bien voilà, demain matin on prend l’avion et demain soir les filles coucheront dans leur lit. Les garçons eux dormirons dans la capitale américaine avant de rentrer à Montréal jeudi.

C’est donc la fin des émissions et le moment de nos adieux de blogue, du moins nous le croyons. Nous avons eu beaucoup, définitivement plus qu’on pensait, de plaisir à tenir notre carnet de voyage et à le partager. Nos soirées ont été meublées d’heures d’attentes pour le upload des photos (en moyenne 15 minutes par photo) et par la rédaction de notre grande prose… Nous espérons avoir donné à ceux qui nous ont lu le goût de visiter le Costa Rica (surtout sa merveilleuse côte caraïbe), convaincu quelques familles de se faire violence et de voyager avec des enfants en bas âge, mais surtout, et c’est la raison première du tout nos efforts, de laisser à nos enfants, surtout aux plus jeunes, un souvenir tangible de ce merveilleux moment qu’il nous a été donné de partager avec eux. La chance d’être avec eux, 24 heures sur 24, et de les voir grandir, s’épanouir et s’adapter constamment (parfois mieux que nous) aura été une source intarissable de bonheur, de joie et de fierté. Juste pour continuer de les voir tout le temps, on ne voudrait pas retourner à la maison. Puissent-ils eux aussi, le moment venu, avoir la chance de partager une telle expérience avec leurs proches. La pura vida puisse-t’elle vivre en vous… pour toujours!

Maman et Papa

9 commentaires:

  1. Salut les AMIS
    Encore une grosse emotion en lisant votre derniere page de blog ce matin !!!!
    Et vous combien de larmes a l ecriture ??
    Jules t inquiete pas les filles gardent un super souvenirs de de toi et de vous tous et promis on s ecris pour se raconter nos aventures .....
    Nous vous embrassons tous tres tres fort,a tres bientot sandra yvon marion oceane laurine on pense a vous ...PURA VIDA
    PS: meme yvon avait les larmes aux yeux en lisant le blog .....

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  2. Bon je pleure moi aussi... Pourtant je devrais être contente car on va peut-être pouvoir se voir ici. Bon courage pour le retour. Je vais vous appeler tantôt.

    Anaïs

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  3. Impossible de rester de glace devant la lecture de cette dernière tranche de vie de la merveilleuse côte caraïbe. Que d'émotions...

    Si ça peut vous consoler, dites-vous que nous sommes toute une gang à avoir le cafard en groupe; notre télé-réalité quotidienne se termine avec votre retour. Pour ma part, ce fût un plaisir de vous lire chaque matin avec un bon jus d'orange, en écoutant du Manu Chao parfois.

    Dites-vous que la grandeur de votre peine n'est que le reflet de l'immense bonheur que vous avez vécu là-bas, imaginez tous les merveilleux souvenirs offerts à vos enfants, c'est priceless en maudit ça!

    Mais je ne m'inquiète tellement pas pour vous, c'est clair que votre style de vie est changé à jamais, et ce pour le mieux, attention à tous: invasion de pura vida sur le plateau....ça s'en vient!

    Bon retour!
    Marie-Christine xx

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  4. Bon je ne serai pas très originale mais je pleurniche moi aussi !! J'étais une grande fan de vos aventures, mais on s'entend que ce n'est pas fini !!! Ce que vous avez vécu au Costa Rica, vous l'emporterez partout, le coeur gros au début mais plein de doux souvenirs par la suite! Et la PURA VIDA, c'est un état d'esprit, je suis certaine que vous allez rayonner le "pas de panique" à Montréal, et vous donnerez surement à nous tous le plus bel exemple ! Moment présent !

    A bientôt

    Cousine Marie-Pierre xxxx

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  5. Chaque sieste matinale de ma poupoune était pour moi un doux moment pour siroter mon café au lait tout en lisant la pura vida de la famille Saint-Jean. J’ai le cœur gros moi aussi! Pauvre Julot patate…On se souvient toujours de notre premier chagrin d’amour! Car il s’agissait bien d’amour, y’a pas de doute!

    Bien que l’Imperial soit disponible à Mtl, elle n’aura pas le même goût…Pour votre prochain apéro, optez pour un rosé, un homard des Iles et laissez vous envelopper par l’amour de vos proches qui seront sans doute d’un grand réconfort dans votre « deuil » du Costa Rica (deuil, même si la pura vida est dans votre cœur à tout jamais!).

    Je me considère très chanceuse d’avoir croisé votre chemin grâce à vos enfants et je vous remercie de la belle leçon de vie…Pura vida!

    Danielle xx

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  6. Snif,snif,snif...
    J'ai eu une petite boule au fond de la gorge en lisant ce dernier texte et ma foi,l'oeil humide!
    Merci d'avoir partagé tous ses beaux moments de tranches de vie.
    Au plaisir de vous revoir !
    Loulou xxx

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  7. Oh que je vous aime !

    Merci d'avoir une si belle plume et d'avoir partager avec nous votre pura vida. Ce fût un réel plaisir de vous lire. Vous avez vécu du bonheur à l'état pur et l'avez partagé avec nous, merci.

    Votre histoire nous donne le goût de tenter à nouveau l'expérience Costa Rica mais dans quelques années seulement, quand les enfants pourront l'apprécier avec nous...

    On est vraiment heureux d'avoir fait votre connaissance et d'avoir eu un petit rôle à jouer dans votre magnifique histoire d'amour avec le Costa Rica.
    bisous à toute la famille
    Marie, Sébastien, Delphine, Romain et Gaël xx

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  8. Salut les amis!!
    Ca y est, vous êtes de retour dans votre maison. Quel déchirement en vous lisant: vous allez nous manquer!! et surtout quel dommage de ne plus pouvoir suivre votre aventure car nous aurions aimé, à notre tour, découvrir votre pays, que vous nous racontiez vos journées, la reprise... C'est peut-être ce que, un jour ou l'autre il nous attend!! Le plus tard possible, j'espère!
    Continuez, s'îl-vous-plaît à alimenter notre quotidien de vos aventures ou au moins, partager des photos, un petit récit pour nous dire où vous en êtes!
    Marine a oublié son jus de Guanabana et j'ai bien pensé à elle en le finissant. On attend des news en vous embrassant très fort.
    La family de Puerto
    PURA VIDA (vous l'avez dans l'âme, alors, ne changez rien!)

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  9. Je suis une grande fan de votre blogue mais la première fois que je vous écris, parce que c'est la fin de votre merveilleux voyage et par le fait même le mien, car j'adorais vous suivre. Vous avez une plume d'écrivain. Quelle belle aventure, nous avons 3 enfants et avez donné presque le goût de vivre la pura vida. Vous avez tellement raison, vivre notre vie normale, que de stress et obligations. Je vous lève mon chapeau, vous n'avez pas hésité à le faire avec des enfants en bas âges, vous êtes un bel exemple de famille. Nous sommes en Colombie pour l'adoption de notre troisième enfant depuis 1 mois et ce n'est pas la pura vida mais presque. Loin de chez nous, on oublie tout. Merci de m'avoir fait vivre un beau rayon de soleil, chaque soir avant de me coucher. Je ne vous connais pas mais j'ai presque envie de vous connaître, toute votre belle petite famille. Je vous souhaite un beau retour à Montréal car je sais que les débuts de seront pas faciles.

    Merci beaucoup

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