Comme les proprios nous quittent pour San Jose, Charles avait rendez-vous avec Toni, ce matin à huit heures, pour terminer sa formation de grand Jedi de piscine. Levé à 7h45, après une petite orange et surtout « avec pas » de café, la leçon (deuxième d’une série de deux) n’aura duré que quelques minutes. Il pleuvait et Toni n’avait pas l’air de vouloir s’éterniser à dire quoi faire à un grand dadet en bedaine avec des graines de toast dans les yeux. Puis pouf, ils sont partis, lui et Céline (Ruth avait pris l’autobus hier). Nous on s’est retrouvés tout seuls. Plus de proprios, plus de Ramon, plus de Renato, plus de paresseux, plus de déesse des insectes. Seulement 4 enfants !!! Ça n’a pas changé grand-chose sauf peut-être qu’on a été pris d’un bref instant de responsabilité. Marie-Claude a fait le ménage et concocté une soupe pour le diner et Charles a passé l’aspirateur dans la piscine. Un vrai king de banlieue : Sainte-Julie, watch out! Jules et Marine ont même rangé leur chambre, tout leurs jouets et plié deux brassés de lavage. (oui, oui, plié deux brassées de lavage et préparer les couches de coton pour Romane !) Tout était impeccable. Quand on leur a dit qu’on allait ranger les vêtements, on a évité la crise en les laissant faire. WOW ! Faudra leur rappeler à l’adolescence !
Après le dîner, on s’est fait une méga-boum dans la piscine! C’est maintenant très agréable de se baigner en famille, puisque ça requiert moins de surveillance. Les enfants sont assez autonomes et s’inventent constamment de nouveaux jeux. Quant à Charles, en plus d’astiquer sa piscine, il est un vrai G.O. pour les jeux et l’animation. Trois heures les cloches sonnent ; c’est l’heure de la siesta (c’est juste une façon de parler, y a pas vraiment d’église à l’horizon et de toute façon l’angélus c’est à six heures !). Comme des Dr. Nadia en herbe, on réussi à les coucher les quatre en même temps. Ouf, que de repos pour eux et pour nous! On s’est pris un Rhum/thé glacé pour souligner l’événement!
Puis je me suis plongée dans mon roman d’Anna Galvada pendant que Charles reconstruisait sa franchise de football que la panne d’électricité avait complètement bousillé hier. Eh oui, le Playstation a pris l’avion ! Pour ma part, il y a longtemps que je ne m’étais pas évadée pendant deux heures dans un bouquin. J’avais un peu peine à y croire ! La brise et les toucans qui s’amusaient aux alentours rendaient la pause encore plus divine !
Puis, ben, c’est tout! On ne peut pas avoir une vie trépidante à tous les jours. Ben oui on peut, mais pas nous et pas au Costa Rica! Pura Vida!
Déjà deux semaines! On se souvient très bien de notre épouvantable horaire pré-départ et y trouvons une autre raison d’apprécier grandement notre situation. Comme la journée s’annonçait jolie et ensoleillée, nous en avons profité pour mettre à exécution notre expédition à Cahuita, prise 2. La voilà notre première journée en famille au village. Elle pourrait se résumé ainsi : ce soir on est crevé ! Il est 19h15 et les enfants dorment déjà à points fermés. Après avoir expérimenté le taxi de Marvin qu’un ami nous avait recommandé, nous avons commencé la journée au terrain de soccer pour une partie amicale et surtout familiale (il n’y avait que nous !). On aurait bien voulu mettre Romane et sa poussette dans les buts, mais on s’est abstenu de peur que quelqu’un appelle la DPJ locale ! Nous avons fait une grande promenade dans le village et Charles en a profiter pour faire ses deux achats importants du voyage : une paire de lunette soleil et un T-shirt Imperial! On a ensuite diner dans un petit resto tenu par un Québécois. La pizza était bonne et Charles a déjà commencé à se magasiner une place pour écouter le SuperBowl. L’option rester à la maison est pour l’instant toujours celle privilégiée. Avant d’aller faire plaisir à «beach bum» Julot Patate, nous sommes allés au petit parc jouer dans les structures de jeux. En un instant l’endroit s’est rempli d’enfants au grand bonheur des nôtres. C’était très beau de voir ces enfants jouer avec les nôtre en faisant abstraction de la langue, de l’origine et de la société à laquelle ils appartiennent respectivement; une bonne leçon à retenir pour les adultes.
Puis nous sommes passés à l’activité tant attendue et demandée par Jules et Marine : la plage! Le parce national de Cahuita couvre une distance linéaire d’environ sept kilomètres le long de la mer. Il s’étend du village de Cahuita jusqu’à notre maison. Nous avons donc trouvé un petit coin de plage pour nous avec de l’ombre pour Romane. C’est là que le fun a pris. Solide! Hier, Marine et Colin étaient craintifs dans l’eau, mais aujourd’hui, ils n’ont pas hésité à se faire brasser dans les vagues. Installés dans l’eau peu profonde en la charmante compagnie de leur père, ils ont pris les vagues et roulé dedans, avant de se faire traîner par un ressac si puissant qu’il aspirait même papa à genou, le tout pendant une grosse heure! Colin s’est particulièrement fait brasser à cause de sa taille et de son faible poids. Mais même pris dans les vagues en roulant dans le sable, jamais il n’a pleuré : un brave parmi les braves! Jules, quant à lui, jouait seul, plus loin dans les vagues et riait tout autant en appelant les vagues et en les espérant toujours plus grosse. À quatre heures, quand le parc a fermé, on était lessivé, plein de sable et de sel, un peu brûlé par le soleil, mais heureux d’avoir joué dans l’eau comme des baleines en voie de s’échouer. On peut même affirmer que les parents étaient heureux de rentrer avec tous leurs petits marsouins…
On a repris le taxi de Marvin le beau bonhomme gentil; c’est toujours plus agréable de laisser 3000 colones à quelqu’un de gentil qu’à un air bête (Insérez ici votre blague préférée sur Bernadette de chez Bigras). On s’est lavé à la douche extérieure, on s’est baigné dans la piscine et le Jacuzzi (avouez que vous en bavez un peu!) puis on s’est fait un petit B.B.Q. con Imperial. Pendant notre absence, notre nouvel ami belge qui nous amène des bananes est passé. Ça fait qu’on est officiellement enseveli sous les bananes. Et je ne vous parle même pas du plantain et des deux régimes de bananes qui sont à mûrir dans l’arbre. J’ai donc fait des gâteaux aux bananes, mais sans mélangeur digne de ce nom et sans agents chimiques (poudre à pâte et soda à pâte). Chaud, sortant du four ça se laisse manger, mais j’ai bien peur que demain ce ne soit des gnocchis aux bananes! On verra. Si ça vous intéresse, laissez-nous votre adresse ou mieux, venez nous voir!
Comme le temps était plutôt gris et incertain ce matin, nous n’avons pas vraiment fait de plan pour la journée. Il ne fallait quand même commencer la semaine sur les chapeaux de roues. Charles et Marine sont allés à Cahuita avec Ruth pour faire provision d'Imperial (on ne sait jamais !) et accessoirement de lait frais qui semble avoir recommencé à être distribué normalement. On nous a expliqué que les vaches étaient très affectées par les tremblements de terre ayant pour effet de diminuer la qualité et la quantité de leur production dans les jours suivants (là ça fait trois semaines !). Pas facile dans un pays qui tremble environ 200 fois par année! Heureusement pour Romane, les tremblements de terre n'ont aucune incidence sur ma production personnelle ! Une autre bonne raison d'allaiter ! Au retour, ça a été l’expédition hebdomadaire au camion de légume. Les gars du camion étaient étonnés de voir que nous achetions tant. Et les explications de Ruth sur le nombre de bouches à nourrir dans notre famille n’ont pas semblé le convaincre quant au volume de légumes achetés. Une chance qu’il ne savait pas que le réfrigérateur en contenait déjà autant!
Puis, on a décidé d’aller dîner au Boca Chica, le restaurant à 200 mètres de la maison. On a été accueillis comme des rois par le serveur de l’autre fois qui a l’air d’avoir 14 ans et aussi par le proprio de la place, un italien rigolo qui a trouvé tout seul que nous venions de Montréal. Il a poussé un retentissant : « Tabarnak de grosse vie sale! » (ça doit être la traduction qu’on lui a fait de pura vida…!) immédiatement après nous avoir dit qu’il avait acheté sa maison d’un gars de Chicoutimi !!! Québec sort de ce voyage! Les enfants se sont baignés dans la piscine du resto en attendant nos plats et le serveur nous a montré une grosse maman iguane dans un arbre tout proche. Le mélange de poisson, crevettes et calmars dans un sauce ail et lait de coco était à se jeter par terre.
Puis nous avons continué notre chemin vers la plage ! Eh oui, just another day at the beach! Comme les touristes doivent payer pour entrer dans le parc national, la dernière fois, nous avions dit (sous les bons conseils de Ruth) que nous avions acheté sa maison et que nous attendions les papiers d’immigration. La jeune fille n’y avait vu que du feu et nous avions signé le registre destiné aux locaux. Mais là, il y avait, au lieu de jeune fille, une madame mi-Aretha Franklin en fin de carrière, mi-sergent Bigras, qui n’entendait pas du tout à rire. Une chance, quand on fini par lui montrer notre nom dans le dit registre qu’elle cachait précieusement, elle a un peu abdiqué et nous a laissé passer, non sans un déplaisir bien visible. En chemin pour la plage, nous avons été rattrapés par Ruth, Céline et Toni en voiture. Aretha Franklin leur a passé un savon en leur demandant où ils habitaient maintenant puisqu’ils avaient vendu leur maison à une famille de gringo ! Ruth en a vu d’autres. « Madame, il y a trois maisons sur notre terrain ». Ils nous ont embarqués, oui, oui, 9 dans un Daihatsu Terios ! Facile ! Nous avons donc pu aller beaucoup plus loin que la dernière fois : là où il y a des drapeaux verts ! Même eau, même sable, mais moins de gardiens pour nous surveiller sans cesse. Puis, on s’est baigné dans les vagues et Jules et devenu un beach bum officiel. Au diable les coquillages ! Les vagues, les rouleaux, les déferlantes, il n’y en avait jamais assez! « Papa j’en veux une autre! » comme si c’était de la bière au centre Bell ! Il a même dit : « maman, en revenant je veux aller me coucher tout de suite pour que la nuit passe vite et qu’on revienne demain » ! Ça y est, je sens que la requête en déménagement s’en vient.
En se rhabillant, nous étions épiés par un singe capucins qui nous faisait la cour. Il était à plus ou moins vingt pieds. C’était vraiment drôle de voir les enfants le suivre en souriant et de lire l’étonnement incroyable sur leur visage, comme si c’était irréel. Il faut dire qu’un singe de visu dans la brousse c’est assez saisissant. Leur figure blanche ivoire détonne sur leur pelage noir et permet de mieux voir leur expression. Ce fût un moment plutôt magique qui restera dans nos mémoires seulement puisque comme toujours, les batteries de l’appareil photo étaient à plat! Puis, nous avons marché pour revenir à la maison. Une belle randonnée de près de trois kilomètres en gougounes à admirer, d’un côté la jungle et de l’autre côté le bord de mer, tout en se léchant les lèvres encore salées de la baignade. Puis, juste avant de sortir du parc, 6 autres capucins ont traversé la route devant nous, un après l’autre. Encore une fois, la vie animale à son meilleure pour une famille en poussette. Crocodile Steve a du se retourner dans son urne!
Nous avions prévu aller à Cahuita en famille pour profiter de la plage, manger dans un soda et permettre aux enfants de jouer au parc (question d’essayer le nouveau ballon de soccer de Jules). Malheureusement, à notre réveil il pleuvait « comme vache qui pisse » comme le dit si bien le grand belge de la rue Beaubien. Nous avons donc mis en action les principes fondamentaux et structurants de la pensée néo-moderno-récréative : pura vida ! Puis, vers dix heures et demi : éclaircie magistrale! On a préparé le sac, les couches, les vêtements, croisé Ruth, par hasard, qui a insisté pour nous y conduire, habillé les enfants, mis nos maillots seulement pour qu’il se remette à pleuvoir de nouveau. Sept dans un petit 4x4 de la taille d’un Tracker, c’aurait été comique ! Les hanches me font mal juste d’y repenser. Marie-Claude et Jules sont quand même allés à Cahuita avec Ruth pour acheter des repas typiques qu’une famille fait tout les dimanches midis. Ils ont ramené trois délicieux contenants avec une grosse portion de riz aux fèves sur laquelle trônait un morceau de poulet mijoté à la jamaïcaine (nous sommes quand même dans le royaume du rasta ici !) avec en prime de la salade de pâtes. Un genre de Colonel Saunders mais en saveur locale caribéenne. C’était aussi bon et merveilleux que les effluves le promettaient. Pour terminer cette journée culinaire, Ruth nous a fait ce qu’elle appelle des empanadas, en l’occurrence, au fromage. Pour nous, ça ne ressemble pas aux empanadas que nous connaissons ; c’est plutôt une sorte de pâte à la farine de maïs avec du fromage dedans. Ce fut exquis! Une journée sans cuisiner pour des parents, ça fait quand même du bien… D’autant plus que de tout les produits que nous utilisons normalement à la maison, celui qui nous manque le plus est le fromage. On en trouve très peu et il coûte les yeux de la tête.
En terminant, il serait injuste de ne pas souligner que Marine a comblé son retard sur ses frères et que maintenant, elle aussi, saute toute seule dans la piscine! Et elle AIME ÇA. Ça promet pour les prochains jours …!
Joyeux anniversaire Jules! Wow, déjà six ans. C’est bien la première fois qu’on peut souligner l’événement en maillot de bain ! Dire qu’il est né avec un grave manque gestationnel de 5 semaines (!) et qu’il faisait moins mille degrés dehors. Tout le contraire d’aujourd’hui. Tant pour la taille que pour la température ! Pour souligner ça, nous avons invité Ruth, Toni et Céline à dîner. Après un avant-midi à trimer dur pour préparer deux salades et un gâteau (eh oui! On a perdu la main!), nous avons dégusté un poulet au B.B.Q. qui a bien plu à nos invités. Ce fut vraiment très agréable. Jules était très heureux de recevoir (encore) des cadeaux et d’avoir un autre gâteau (son troisième) pour son anniversaire (fallait bien le fêter avant notre départ!). Nos invités lui ont offerts deux ballons; un de soccer et un de basketball (puisqu’il y a un panier ici) et un légo Bionicle. Le plus important cadeau que Jules a reçu toutefois, est sans doute la permission de ne pas faire de sieste la journée de ses 6 ans! Nous avons donc joué au soccer, au basket et à Batameuh, un nouveau jeu de cartes que nous lui avions amené en cadeau. En prime, Jules a eu une excellente attitude jusqu’au dodo, mais il s’est endormi à la vitesse de l’éclair : pas facile la vie à six ans!
Dans la soirée, après le dodo des enfants, nous avons eu un autre contact avec la faune costaricaine. Comme pour penser les plaies du départ de Ramon et de la visite trop courte de Renato, une SUPERBE bibitte est venue nous tenir compagnie, le temps d'une soirée. C’est comme la reine des insectes. Une beauté rare. Une vraie déesse dans toute sa grâce. Sa couleur verte était vraiment à couper le souffle, de même que sa tête digne d’un film de science fiction. En plus, son dos était texturé un peu comme un pois mange-tout. La magie vient aussi du fait que nous n'en avions jamais vu, ni dans les livres, ni dans à la télé.On ne cesse de s’émerveiller comme des enfants ! Il s’agit là de surprises constantes. On découvre chaque jour de nouvelles bestioles, de nouveaux insectes et des plantes exceptionnelles. En avant-midi, Marie-Claude et les enfants avaient vu une grenouille verte pomme près de la piscine et Charles s’est fait passer un crabe jaune et noir entre les jambes pendant le B.B.Q! Il y a certes des avantages à l’hiver (moins de bibittes dans le sol), mais une année de croissance de 365 jours dans un climat tropical humide est drôlement significatif pour la flore et la faune !
Nous nous sommes levés assez tôt, OK, il était passé 7 heures…, parce que Charles allait à Puerto Limon avec Ruth, la propriétaire. Oh surprise, dans notre maison il faisait un soleil radieux! La lumière baignait la cuisine et nous avons vite compris que ce serait notre première journée de vrai météo costaricienne. Jusqu’ici, on avait du temps plutôt gris avec des percées de soleil et de la pluie plus ou moins aux deux heures. Sans thermomètre, il faisait entre 23 et 28 degrés, le jour comme la nuit. Mais là, à 8 heures, il faisait déjà très chaud! Probablement plus de 30 degrés. Maman était aux anges!
Marie-Claude et les enfants se sont baignés dans le soleil plombant. Comme une bonne mère, Marie-Claude avait bien crémé les enfants qui n’ont aucune trace de leur passage au soleil. Ce soir à la douche cependant, on a pu constater qu’après avoir crémé les marmots, elle avait oublié de se badigeonner elle-même. Résultat : des beaux coups de soleil un peu partout sur le corps!
Les enfants ont fait la sieste tôt parce que nous avions notre premier rendez-vous mondain au pays des ticos. De l’autre côté de la route, tout juste en face de notre maison, il y a une sorte de motel tenu par un couple de français avec trois filles de 8, 10 et 12 ans. Ruth, notre charmante et accueillante propriétaire nous avait arrangé une petite visite. Nous nous sommes donc rendus en famille avec Ruth, son mari et leur fille pour prendre une petite Imperial bien froide. Ce qui devait arriver arriva : les enfants se sont mis à jouer ensemble et c’était bien sympathique. Puis est arrivé un couple du Québec, elle montréalaise et lui belge immigré dans la belle province depuis trente ans. C’était très agréable, on a parlé de plein de choses d’ici et d’ailleurs et nous pouvons affirmer que les enfants étaient bien content de pouvoir jouer dans un nouvel endroit avec de nouveaux amis.
Mon voyage à Limon
Ruth nous avait offert d’aller à Limon qui est la grosse ville la plus proche pour faire une grosse épicerie de provisions, histoire de ne pas trop vivre au jour le jour de petites courses à Cahuita et de profiter de prix plus compétitifs. Comme elle quitte lundi pour San Jose, c’était aujourd’hui ou jamais! Nous sommes donc partis pour 45 kilomètres au cours desquels se succèdent des paysages de verdure incroyable, des fermettes de vaches à bosses (un peu comme les gnous) et le bord de la mer. Les routes du Québec n’ont rien à envier à celle du Talamanca! Cahots, trous et autres bosses pullulent et rendent le voyage à tout le moins distrayant.
Une fois rendus, nous sommes allés dans une grande épicerie qui vend à bon prix. Ça a dû nous prendre une heure faire le tour et Ruth m’a tout expliqué : les bons produits, les bons prix, les options, la viande, les légumes et ainsi de suite. En plus d’avoir à assimiler toutes les notions qu’elle était assez gentille de me communiquer, il fallait gérer la réalité du magasin. Je ne fais jamais de grosse épicerie; j’ai toujours une liste précise et je ne me tappe JAMAIS toutes les rangées pour le plaisir. Mais là, je l’ai fait! C’était une épreuve, mais, ça en a valu la peine. De la conception un peu paniquante, avouons-le, que la nourriture était plus cher que chez nous, je suis maintenant convaincu que c’est au pire la même chose sinon moins cher.
Puis, nous sommes allés au marché central de Limon, une sorte de labyrinthe en béton avec des magasins partout dans lesquels on trouve de tout : gougounes, jeans, strings, restos, boucheries, marchand de légumes, électronique. Une grosse caverne d’Ali Baba. On a rien acheté, mais c’était tout une expérience culturelle! Puis Ruth m’a amené dans une autre épicerie, sorte de Maxi et cie, plus grosse que la première, dans laquelle les prix sont un peu moins bons mais dans laquelle on trouve plus de choses. Je me suis refarçi toutes les allées et ça m’a pris une autre heure. Mais là, Ruth m’a laissé un peu plus long de corde et elle a fait ses choses de son côté. Quand on s’est retrouvé à la caisse, j’étais claqué! Un peu parce que j’ai perdu de ma résistance physique, la Imperial au lunch, ça n’améliore rien, mais surtout parce que rien de ce qu’on retrouve dans les rangées ne ressemble à quoi que ce soit que nous connaissons. Il m’a donc fallu arrêter sur tout les articles, presqu’un à un, pour savoir de quoi il s’agissait. Penser si j’en voulais ou non, puis trouver le prix et le convertir en dollars (500 colons valent 1 dollar canadien) pour finalement comparer avec ce que ça vaut chez nous et ultimement juger si ça en vallait la chandelle. 750 ml de rhum, par exemple, valent 4200 colons, ce qui équivaut à environ 8 dollars et demi. Ce qui fait qu’on va avoir des drinks au rhum! Mais 240 grammes (c’est quoi ce format là?) de beurre de pinottes, valent 3485 colons. En calculant, vous comprendrez qu’on va manger plus de dulce de lecce (400 colons pour 250 grammes) que de beurre de pinottes! Mais faire ça pendant deux heures, sans arrêt, je n’en pouvais plus! Une chance que les armoires sont pleines maintenant! Mais on commence à être bas en Imperial ! À chaque jour (four) suffit sa peine comme disait Benoît XVI!!!
Pura Vida ! Rien à signaler à part le fait que je suis allée faire des courses pour la première fois en vélo à Cahuita. Un petit 10 minutes à rouler, d’un côté en évitant les camions qui roulent à une vitesse folle et de l’autre côté à jaser avec les vaches qui broutent tranquillement et les poules-pura vida- en liberté. C’est presque comme aller travailler en vélo… à l’exception des vaches et des poules ! Na ! Une chance que j’ai croisé Ruth au village parce que mes deux sacs étaient beaucoup trop lourds et que la crème glacée aurait difficilement survécue. Elle les a ramenés à bon port en auto. J’ai donc pu poursuivre ma route tranquille et avaler un bonne vingtaine de petites mouches !
Nette amélioration à notre qualité de vie, Ruth nous a expliqué comment acheter des caisses de 24 d’Imperial en bouteille !!!! Pura vida, mais la bière en canette, ce n’est pas le nirvana. Ici, les caisses sont en plastique et il faut laisser un dépôt non seulement pour les bouteilles, mais aussi pour la caisse : 4000 colones. Nous avons donc 24 nouvelles amies couchées au frigo et prêtes à nous rafraîchir. On n’arrête pas le progrès!
Cette nuit, il a plu, plu, plu et replu ! Des sceaux d’eau constamment déversés sur le toit de tôle. Au matin, ça s’est calmé un peu et la pluie a été intermittente tout la journée. Après Marine avec Ramon, Jules s’est à son tour fait un ami : Renato. La grenouille minuscule s’est vite laissé apprivoiser. Elle sautait dans la piscine où Jules la reprenait sans peine et le jeu a duré une grosse demi-heure. Puis Jules a trouvé le papa de Renato, ou peu être son cousin ou même son grand-frère, les ressemblances sont dures à voir à cet âge chez les grenouilles et l’individu en question n’avait pas avec lui son arbre généalogique complet!
Pendant la sieste des enfants, Marie-Claude aussi s’est fait un ami. Celui qu’elle attendait depuis longtemps. Elle a trouvé son singe paresseux dans l’arbre derrière la maison. Il est bien visible de notre balcon et très rigolo à regarder. Pendu toute la journée, les paresseux descendent une fois par semaine de leur arbre pour faire leur grosse job tranquille par terre, il se laisse pendre pour manger, en se tenant par deux ou trois mains. Il semble qu’ils aient l’estomac dans le dos! Vaut mieux là que dans les mollets!
Charles, sans nouvel ami, est allé conquérir des nouvelles amitiés Impériales : on a les amis qu’on mérite!
Maman, le lézard il a descendu l’escalier (fallait être là pour voir Marine le mimer !!!!) parce qu’il n’est plus dans ma chambre. Nous l’avons retrouvé sur la causeuse de notre balcon. Marine veut l’appeler « bandeau ». Mais comme ce n’est pas vraiment un nom de lézard, Charles propose alors « Ramon ». Excellent, ça sonne plus espagnol que bandeau. Nous l’appellerons donc « Ramon Bandana » ! Son l’immobilité fait douter de ses périodes d’éveil : c’est un peu déconcertant, il a toujours l’air de faire la sieste. Il représente néanmoins un exemple à suivre pour les enfants, surtout Colin qui rechigne un peu à faire la sieste le moment venu. Toujours à la baignade du matin, Colin met en application son apprentissage d’hier : le saut solo en piscine. Mais comme il est le premier à se jeter à l’eau, personne n’est dans la piscine pour le recevoir. Il flotte quand même avec ses flotteurs, mais il comprend aussi que c’est mieux d’attendre les autres. Étonnement, il ne perd pas de son enthousiasme et poursuit son œuvre, ce qui fait qu’il peut, comme son frère et sa sœur, jouer relativement seul dans la piscine. Puis, en rentrant, il fait deux pipis tout seul sur la grande toilette! Ah!, ce doux moment pour les parents où on sent poindre le jour de la disparition des couches! Bien qu’anodin, ce moment reste quand même une étape dans la vie de nos tout-petits. La fierté et le sentiment de réussite qu’ils vivent, jumelés avec la joie de leurs parents (et de leurs frères et sœurs) de les voir faire, rend l’instant lumineux. Malheureusement, le rythme de la vie nord-américaine banalise souvent ce moment. Nous avons donc une raison de plus d’apprécier notre nouveau rythme de vie : pura vida, et ouvrons donc une bière pour souligner l’événement! Plus tard, à la sieste des cocos, j’ai finalement vu mes premiers singes en liberté. À 100 mètres, de l’autre côté de la route, ils étaient perchés dans les arbres et chialaient bruyamment contre la pluie. Pour une première ça ma convient, après les avoir entendu tout les jours à 5 heure du matin hurler comme des putois, je suis bien contente de les voir, ne serait-ce qu’un tout petit peu!
Petite journée tranquille. Une escapade à BriBri pour aller à la Banque avec Ruth. C’est un peu le chaos mais heureusement après avoir fait la mauvaise file, Ruth me fait profiter de ses contacts et je passe todo recto dans le bureau de la directrice de la Banco National. C'est quand même assez exceptionnel de sortir 300 000 balles pour payer une partie du loyer ! (C'est moins pire que les cordobas d'il y a 15 ans, mais c'est tout de même aussi rigolo avec les colones !)
Pendant la baignade du matin, je réussi à convaincre Colin de sauter dans la piscine. Charles lui avait montré comment faire le matin, mais il refusait de le faire seul. Il n’est pas peu fier de son nouvel apprentissage! Bravo Ti-loup !
Tous les lundis, le camion de verdura passe sur la route juste en face de notre maison et on peut donc acheter directement nos légumes et quelques fruits frais. J'envoie Charles en vitesse avec quelques colones puisque le camion s'en vient. Ce n'est que 1 heure plus tard qu'il est revenu ! Pura vida! En fait, en choisissant les légumes il a rencontré, Yvon, le voisin d’en face, un français, ex-viticulteur, qui a quitté l’empressement haletant de l’hexagone avec femme et enfants (trois filles) pour ouvrir un espèce de motel (cabinas). On comprend tout le rythme de la région quand 15 minutes passées derrière un camion (garé en sens inverse de la circulation) sur le bord de la route, à acheter des légumes et à attendre tranquillement, méritent de prendre une pause avec une bière à 11h35! Pura vida ! C’est contagieux et tout aussi fantastique! En fin de journée, nous essayons notre BBQ pour la première fois. Et qui dit allumer le feu de bois pour le BBQ dit ouvrir cerveza Imperial ! Excellent souper. Au dodo, Marine se rend compte que notre nouvel ami, le gecko, a élu domicile dans la fenêtre de sa chambre. Elle est super contente ! Évidemment, c’est Marine ! Après 15 minutes elle est un peu inquiète parce qu’elle le voit bouger, mais je la rassure en lui disant qu’il fera le ménage en mangeant les petits insectes durant la nuit et qu’elle aura le privilège de lui trouver un nom demain matin ! Pas mal hein ! Adventure without risks is Disney Land ! Comme une bonne maman, je suis quand même allée voir avant d’aller me coucher s’ils ne dormaient pas en cuillère, de peur que Marine ne le lèche toute la nuit ! Buenas noches !
C’est notre première excursion à la plage. Nous faisons environ 200 mètres sur la grande route avant d’entrer dans le Parc national de Cahuita. Comme nous irons souvent et que c’est gratuit pour les résidents, on décide de devenir résident ! Je ne sais pas si c’est la piètre qualité de mon Pagnol (comme dirait Colin) ou si mon histoire tient la route (nous avons acheté une maison et les papiers d’immigration viendront plus tard) mais ça fonctionne et nous n’aurons qu’à signer le registre à chaque fois pour entrer. Je n’ai pas encore vu mon premier singe et il devrait en avoir beaucoup dans le parc. Après 1 km de marche, nous découvrons une plage déserte. C’est assez irréel tellement c’est beau. Et comme c’est ce dont on rêvait depuis longtemps, on s’installe comme des vrais touristes… Les enfants jouent dans le sable, Romane dort dans sa poussette et nous on se prélasse dans la mer quand une garde-parc vient nous voir pour nous expliquer la situation. Quand les drapeaux (fallait les voir au milieu des palmiers quijonchent la jungle) plantés sur le bord de la plage sont rouge, on ne peut se baigner car c’est trop dangereux. On ne peut pas être sur la plage non plus car à tout moment une vague peut tout emporter sur son passage, en l’occurrence, les enfants qui jouent dans le sable et la Mamane qui fait dodo dans sa poussette… Nouvel apprentissage pour les nouveaux résidents !!! On fait quand même un peu les délinquants et Jules commence sa collection de coquillages. S’il poursuit sur sa lancée, je crois que nous devrons noliser un avion, juste pour ses coquillages…Au retour nous arrêtons manger dans un très cool restaurant à l’entrée du Parc, le Boca Chica. La douche, la piscine, la bière, l’accueil chaleureux, le ceviche de poisson et le plat du jour typique sont assez salvateurs ! Il y a souvent des moments de pur bonheur, celui là en est un.
Journée plutôt relax ! On s’organise, on défait les valises, on se baigne, on s’acclimate. Charles va faire des courses avec Ruth à Hone Creek et à BriBri Le rythme commence à ralentir. Le sang coule plus doucement dans nos veines, la bière Impérial aussi ! Moi, je suis impatiente de voir mon premier singe en plaine nature et de le photographier. PURA VIDA. Nous avons un nouvel ami, un gecko qui fait le beau sur notre causeuse extérieure. Il faudra lui trouver un nom. Je mets les enfants la dessus !